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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 16:11

dscn14254.jpgA dater du 1er mai 2011, tous les moteurs diésels agricoles devront consommer du GAZOLE NON ROUTIER (G.N.R.).

Un arrêté paru aux J.O. du 31 décembre 2010 prévoit que les tracteurs agricoles ou forestiers devront consommer du Gasoil Non Routier à dater du 1er novembre 2011. L’obligation concerne également d’autres moteurs diésels : bateau de plaisance, engins mobiles non routier du bâtiment et des travaux publics, des équipements de manutention etc…etc… pour qui l’obligation est fixée au 1er mai 2011.

Ce nouveau carburant serait selon les laudateurs moins polluant et plus performant que le carburant actuel. Il va toutefois nécessiter de nombreux frais d’adaptation car il est d’utilisation plus délicate, le stockage étant d’autre part beaucoup plus contraignant.

 

 

PLUS PROPRE NOUS DIT-ON

Le G.N.R. qui respecte la norme européenne EN590 se caractérise par une teneur en souffre 100 fois inférieure au fioul domestique (F.O.D.). Il peut contenir jusqu’à 7% de biodiésel, ce fameux carburant vert qui, réduisant les cultures de céréales crée la hausse des produits alimentaires dans nos pays et organise un peu plus la pénurie dans les pays en voie de développement.

    Si l'enjeu est l'écononmie de CO2 pourquoi poursuivre, partout dans le monde, les importations massives en tous genres qui parcourent des milliers de kilomètres avant de nous parvenir, au lieu de produire localement.

 

LA POLLUTION : UN PRETEXTE QUI FAIT LONG FEU

Dès lors, si ce nouveau carburant est si propre et si peu polluant, pourquoi donc ne pas l’imposer aux camions et aux voitures de tourisme voire même au chauffage des immeubles ? La question tombe sous le sens.

En effet, ce n’est pas aux agriculteurs, aux forestiers et à quelques autres à faire seuls les frais du nouveau carburant et des contraintes qu’il impose et ce d’autant plus que la consommation de F.O.D. par les tracteurs et autres engins agricoles et forestiers représente un peu moins de 5% du total de l’utilisation actuelle des carburants diésels.

Le lobby des transports routiers ayant ses exigences, le Gouvernement dont la pollution est le cadet des soucis vient d’autoriser la circulation des poids lourds de 44 tonnes et 5 essieux… ce qui d’une manière générale va encore aggraver la pollution.

Or, au niveau des camions, la France qui possède de loin le plus important réseau ferroviaire d’Europe pourrait très facilement avoir recours au ferroutage qui, tout en dégageant nos routes et autoroutes limiterait notablement et la pollution et le nombre d’accidents.

 

UN CARBURANT PLUS CHER

On nous dit que le G.N.R. convient à tout type de tracteurs aux nouveaux comme aux anciens. A ce sujet qu’il nous soit permis toutefois d’avoir un doute sur les plus anciens. En revanche et selon TOTAL, son prix d’achat sera revu à la hausse… Le groupe pétrolier explique ce surcoût par la nécessité de mettre en place des unités de coloration dans chaque dépôt primaire de carburant.

 

 

D’IMPORTANTES CONTRAINTES DE STOCKAGE

Le G.N.R. existera en deux versions, une version d’été moins déparaffinée, utilisable du 1er avril au 31 octobre, et une version d’hiver contenant du kérosène et utilisable du 1er novembre au 31 mars. Chaque version sera plus ou moins résistante au froid : la température limite de fiabilité (T.L.F.) est de 0°C pour le G.N.R. été et de moins 15°C pour le G.N.R. hiver.

Pour des raisons de conservation limitée du produit, la durée de stockage du G.N.R. ne devra pas dépasser 6 mois. Il est donc tout à fait inutile d’investir dans plusieurs cuves (une pour chaque version) mais il faudra s’organiser pour bien gérer les volumes présents en fond de cuve et donc connaître sa consommation sur chacune des deux périodes de l’année. Toutefois il sera possible de mélanger les deux versions mais en ce cas le fioul aura une T.L.F. intermédiaire.

 

PRECAUTIONS PREALABLES

Avant de recevoir le G.N.R., il faudra veiller à pomper le F.O.D. restant dans les cuves existantes et à effectuer un nettoyage complet pour extraire l’eau présente en fond de cuve et supprimer les dépôts qui risquent de boucher les filtres des automoteurs. En effet, les biodiésels contenus dans le G.N.R. risquent de mettre en suspension des dépôts accumulés sur les parois et dans le fond de cuve

EN CONCLUSION

Constatons simplement que si le décret du 31/12/2010 fait état des directives du Parlement Européen, la France fait figure de précurseur en matière d’application des directives européennes.

Nous demandons donc que le décret susdit soit revu et corrigé de manière à retarder la date d’application de ces mesures et ce jusqu’à ce que la loi s’applique indistinctement dans les 27 pays d’Europe de façon à éviter les distorsions de concurrence qui en règle générale défavorise l’agriculture française.

    Le MODEF de Vaucluse

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 15:42

dscn0859.jpgDans le cadre de la réforme de l’O.C.M. Vins, la précédente commissaire à l’Agriculture Mme Marian FISCHER BOLL avait fait voter par la commission la libéralisation totale des droits de plantation au 1er janvier 2014. Devant les protestations de nombreuses associations viti-vinicoles et de l’Assemblée des Régions viticoles (A.R.E.V.) un répit de deux ans a pu être obtenu et l’effet d’application a été retardé au 1er janvier 2016.

Il n’en reste pas moins que l’affaire étant ainsi ficelée, elle n’a pas encore été revue sur le fond.

Devant les graves atteintes qui résulteraient de l’application de cette mesure, les membres de l’AREV présidé par Paul BACHY Président du Conseil Régional CHAMPAGNE-ARDENNE ont pris la décision de diligenter une étude scientifique à l’échelle européenne. Cette étude vise à évaluer l’impact socio-économique et environnemental de cette mesure sur la filière et les collectivités territoriales.

 

L’ETUDE DE L’AREV : POUR UNE REOUVERTURE DU DEBAT

Cette étude évaluera, à l’échelle des 75 régions membres de l’AREV, les risques de délocalisation du vignoble, de la modification des structures de productions essentiellement familiales et créatrices d’emploi ainsi que les effets sociaux et économiques de la destruction de la politique qualitative.

L’AREV espère que les conclusions de cette étude scientifique pour la fin de l’année 2011 permettront la réouverture du débat.

Dans ce but, le bureau international de l’AREV a lancé un appel solennel à l’adresse du Roumain Dacian CIOLOS le nouveau commissaire Européen de l’Agriculture. Des parlementaires européens et des Chefs de l’Etat et de Gouvernement des états membres viticoles de l’Union Européenne  demandent le réexamen de cette mesure à la lumière de cette étude.

Encore une fois il s’agit là de s’opposer à un texte ficelé et voté, à la quasi unanimité, au niveau de l’Europe sous la précédente législature.

Les efforts de l’AREV pour améliorer la législation de l’OCM et maintenir le statu quo au niveau des droits de plantation doivent être soutenus et encouragés.

 

LES NON-DITS DU RAPPORT VAUTRIN

    Le Ministre dans une réponse des plus policée, le Gouvernement frança insiste sur son accord total avec l'intervention  du Député de Vaucluse (Jean-Michel FERRAND auteur de la loi, jamais aplliquée, sur le coefficient multiplicateur).

 La position du Gouvernement français est sans ambiguïté dit-il : " nous sommes totalement opposés à la libéralisation des droits de plantation en France comme dans les autres pays européens. Il faut savoir, continue le Ministre, que sur 1,5 millions d’hectares actuellement labellisés en AOC, un tiers seulement est réellement planté. Si vous libéralisez les droits, l’intégralité sera plantée, les prix s’effondreront et les efforts des viticulteurs pour améliorer la qualité de leur production ne seront plus rémunérés". Tout cela est vrai, mais le Ministre recommande aux plus sceptiques la lecture du rapport qu’il a commandé à Catherine VAUTRIN sur le sujet. Nous l’avons lu…

 

UN PAS VERS LA PRIVATISATION DES DROITS DE PLANTATION

    Ce rapport de 40 pages va dans le sens du renforcement du rôle des interprofessions leur confère une importance primordiale.

De là à vouloir confier la gestion des droits à ces interprofessions il n’y a qu’un pas …

En effet, quand on connaît les intentions du Gouvernement de s’en prendre à la fonction publique, en supprimant un maximum de fonctionnaires, on ne peut qu’être inquiet en ce qui concerne la pérennité de l’organisation actuelle de la viticulture assurée par le Service des Douanes qui est un service d’Etat.

 

L’ETAT DOIT ASSURER LA CONTINUITÉ DE LA GESTION DES DROITS

Ce service donne en général toute satisfaction aux viticulteurs dans les démarches légales qu’ils doivent effectuer et ce, en toute impartialité.

Confier ce service aux interprofessions dont on sait qu’elles sont sous l’influence d’un syndicat d'une part, et d'un négoce rapace d'autre part,ne peut qu'être négatif. En effet, au travers de ce projet, outre l'évident danger d'une privatisation rampante, ne risque-ton pas de s'orienter demain vers un service payant? 

C'est pourquoi, condamnant fermement tout projet de libération des droits, le MODEF, qui défend le système actuellement en vigueur, EXIGE que la viticulture continue à être confiée aux services de l'Etat.

 

 

 

 

Le Modef de Vaucluse

 

 

 

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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 12:13

Alors qu’une crise sans précédent  touche la production de fruits et légumes, le nouveau ministre de l’agriculture Bruno Le Maire a rencontré le 27 juillet dernier les responsables professionnels de la région Paca. Mais il n’a semble t-il pas entendu les revendications exprimées, se bornant à mettre en place des ventes au déballage ponctuelles sur les parkings des grandes surfaces. Cerise sur le gâteau, le ministre vient de déclarer que les coûts du travail étaient les principaux responsables de la crise, alors que les marges de la grande distribution n’ont jamais été aussi élevées.

Avec des prix à la production en chute de 20 à 40% la crise qui touche tous les secteurs des fruits et légumes n’a jamais été aussi grave, menaçant une profession déjà sinistrée par 5 années de prix bas et de mévente. Le nouveau ministre a tenté de calmer la colère des producteurs lors d’une rencontre organisée le 27 juillet dernier en région Paca, mais le compte est loin d’y être, les mesures annoncées (vente directe au déballage fin juillet début août) ne concernant qu’une infime partie de la production et des producteurs et ne correspondent en rien aux demandes de la profession.

Cette mesure a pourtant  le mérite de reconnaître indirectement le fond du problème à savoir les marges excessives de la grande distribution. Car pendant que les cours des fruits et légumes chutent, les prix au consommateur restent particulièrement élevés sur les étals des magasins des grandes surfaces, celles ci représentant rappelons le 80% des ventes de fruits et légumes en France. Les relevés réalisés par le Modef dans les différentes enseignes font état d’un écart allant de 2,5 à 7 fois le prix d’achat au producteur, sans aucune justification. Et tout comme la vente au déballage autorisée ce weekend par les pouvoirs publics, ce ne sont pas les promotions ponctuelles réalisées par les grandes surfaces en vue d’écouler les marchandises qui résolvent les problèmes.

L’absence de mesure en faveur des producteurs, en premier lieu l’encadrement des marges des distributeurs réclamée par la totalité de la profession, mais également l’arrêt de toute importation tant que la crise n’est pas terminée, risque de déboucher sur une exaspération et sur de nouvelles actions. Le ministre l’a bien compris, qui tente de calmer le jeu en désignant selon lui « le » responsable  -les coûts du travail-, et en laissant entendre que des mesures pourraient être prises dans ce domaine pour s’aligner vers le moins disant européen, Espagne et Allemagne en tête.

Ce que le ministre omet de dire c’est qu’en Espagne la main d’œuvre agricole saisonnière, essentiellement marocaine, travaille dans des conditions moyenâgeuses, et qu’en Allemagne, en vertu d’accords d’Etat à Etat, celle-ci provient essentiellement des pays d’Europe Centrale, et est rémunérée aux conditions des pays d’origine.

Appliquer ces recettes en France ne résoudrait rien. L’exemple des pays européens cités invite à la plus grande prudence, la crise des fruits et légumes y sévit de la même manière qu’en France. Cela constituerait par ailleurs une fuite en avant dramatique pour les finances publiques (qui va payer le déficit grandissant de la Mutualité Sociale Agricole ?)

Plus grave encore : diminuer les coûts du travail serait le prétexte à de nouvelles baisses de prix à la production, avec des effets catastrophiques alors que la LME votée l’an dernier au parlement donne tous les pouvoirs à la Grande distribution en matière de négociation avec les fournisseurs.

Le Modef réaffirme qu’on ne sortira pas du marasme sans mettre en place ce que demandent l’immense majorité des producteurs et des organisations professionnelles : Déclencher immédiatement le coefficient multiplicateur inscrit dans la loi en vue d’encadrer les marges des distributeurs et geler toute importation de fruits et légumes  afin d’assainir le marché.

Il s’agit du simple bon sens, ces mesures ne coûtent rien pour les finances publiques et il y va de la survie des producteurs de fruits et légumes.

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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 14:26

Le projet de loi destiné à mettre en œuvre les orientations du Grenelle de l'environnement doit être définitivement adopté par les parlementaires durant l'été 2009. Parmi les nombreuses mesures qui vont être soumises au vote des députés et sénateurs figure un important volet qui concerne l'agriculture. Une délégation composée de Marianne Bonebeau,  présidente de la commission environnement du Modef et de Jean Marin Desprez, directeur du Modef Paca a été auditionnée le 13 mai dernier par Odette Herviou, sénatrice socialiste des Côtes d'Armor afin de transmettre les propositions du Modef sur ce projet de loi.

Rappelant  le contexte de crise majeure dans lequel se trouve l'agriculture, les délégués du Modef ont développé point par point les réflexions de leur syndicat sur les enjeux agricoles du Grenelle de l'environnement, en insistant sur le fait que la crise est aggravée par la loi de modernisation de l'économie (LME) donnant tout pouvoir à la grande distribution et par la dérégulation en cours de la Pac, avec à la clé une montée prévisible des importations et des effets particulièrement dévastateurs pour  les exploitants familiaux, les territoires et l'environnement.

Relocaliser les productions agricoles et alimentaires

«  Le Modef est tout à fait favorable à ce que l'agriculture française poursuive les efforts déjà entrepris depuis de nombreuses années y compris en matière de formation pour mieux prendre en compte l'environnement, comme par exemple la lutte raisonnée, la traçabilité, ou encore dans le cadre des CTE quand ces derniers existaient encore, mais il ne faut surtout pas que cela se fasse en introduisant de nouveaux différentiels de concurrence et en favorisant encore plus les importations sans aucune norme sociale et environnementale ».  «  Pourquoi n'y a t-il pas d'harmonisation européenne sur les produits phytosanitaires, sans parler des importations extracommunautaires ? » a dénoncé Marianne Bonebeau en introduction. «  Il ne peut y avoir de Grenelle de l'environnement sans résoudre le problème majeur de l'escalade des importations agricoles et alimentaires, y compris en bio où les cahiers des charges sont différents d'un pays à l'autre ». « C'est une question de sécurité et de souveraineté alimentaire, mais également  d'effet de serre du fait de l'explosion des transports à travers l'Europe et toute la planète» a insisté la responsable du Modef.

« Or sur ce point décisif rien n'est prévu dans le projet de loi. Nous proposons de relocaliser les productions agricoles notamment par la mise en place d'une taxe « Carbone » sur les produits agricoles et alimentaires importés sans nécessité, voire même sur les produits circulant d'un bout à l'autre de la France sans autre justification que la spéculation. Cette taxe pourrait alimenter un fonds agri-environnemental  en vue de financer les mesures de soutien à la multifonctionnalité du travail des agriculteurs. Sur ce sujet, il ne faut pas oublier de taxer les importations destinées à l'alimentation animale, en particulier le soja brésilien ou américain, en mettant en place parallèlement un plan d'autonomie national et communautaire en matière de protéines animales.


Le ministre Barnier vient d'annoncer des mesures de soutien en faveur des circuits courts. Le Modef est tout à fait favorable aux circuits courts, il était plus que temps  que les pouvoirs publics s'emparent de cette question, mais rien n'est annoncé ni en terme de mesures, ni en terme d'engagement budgétaire de l'Etat. Peut-on réussir une politique de circuits courts s'il n'y a plus d'exploitants familiaux ? Si on ne veut pas livrer les circuits courts au libre marché, des mesures contraignantes s'imposent et des moyens financiers suffisants doivent y être consacrés. Le Modef propose notamment la création dans le cadre de tout aménagement commercial d'un seuil minimum de surfaces pour l'installation de magasins coopératifs certifiés paysans en vente directe, hors de toute main mise d'intérêts privés ou de revendeurs peu scrupuleux, au même titre que la loi SRU impose aux communes un minimum de logements sociaux.

Une politique réussie de relocalisation des productions passe aussi pour nous par un volet éducation/sensibilisation des consommateurs, avec un effort particulier en direction des jeunes. Pourquoi ne pas imposer aux GMS l'embauche de salariés pour vendre les fruits et légumes, le libre service ajoutant au gâchis de marchandise une banalisation et une standardisation des produits particulièrement pénalisante ?

Préserver les espaces agricoles

Le Modef est  d'accord pour préserver les espaces ruraux de la main mise croissante des non agriculteurs ou de l'artificialisation/urbanisation anarchique. Mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment du droit fondamental des agriculteurs d'habiter et de travailler sur leurs terres. Nous sommes très inquiets de la situation actuelle dans nombre de départements, où les permis de construire sont systématiquement refusés aux agriculteurs par les préfets, notamment pour les jeunes qui s'installent. Veut-on que les paysans aillent habiter en ville ? Les SCOT qui se mettent actuellement en place et les trames vertes et bleues inscrites dans le grenelle de l'environnement ne sont guère rassurants par rapport à cet enjeu. Pour notre part, nous demandons l'instauration d'une taxe sur toute transaction foncière et immobilière qui sortirait les terres ou les bâtiments de l'agriculture, taxe dont le produit irait aux Etablissements Publics Fonciers Régionaux ou aux Safer en vue de constituer des réserves agricoles et de réinstaller des jeunes exploitants familiaux.

Le droit de bâtir afin de se loger ou de travailler sur ses terres doit absolument être maintenu, tout comme il est indispensable de protéger tous les espaces agricoles d'une mise sous scellés environnementale, des prédateurs immobiliers et de la dilapidation des terres dans le cadre des schémas d'aménagement en cours de définition, que ces espaces agricoles soient très productifs ou moins productifs, voire déjà en friche. Il est positif qu'une prise de conscience commence à intervenir sur le fait que la terre agricole n'est pas un bien renouvelable, mais si on veut que cela ne reste pas un vœu pieux il faut s'attaquer aux racines du mal : La terre ne peut être considérée comme une simple marchandise source de profits. A l'opposé, elle ne doit pas être considérée non plus comme un bien destiné à être mis sous cloche ou en musée, sous peine d'accepter ultra productivisme et dilapidation des ressources naturelles, atteintes à la souveraineté et sécurité alimentaire au nord comme au sud et montée de l'effet de serre dû aux transports à longue distance.

Produits phytosanitaires, certification des exploitations, bandes enherbées, protection des captages d'eau

« Nous l'avons dit, nous sommes d'accord pour poursuivre l'effort d'amélioration de l'usage de produits phytosanitaires, mais cela passe pour nous par des priorités » a soutenu Marianne Bonebeau : Engager dans ce domaine le même effort en direction des particuliers, des DDE, des sociétés d'autoroute et des collectivités que celui déjà engagé en agriculture, développer la recherche publique avec des moyens publics pour mettre au point des solutions de substitution, sortir de la main mise des multinationales de la chimie notamment en maintenant et développant le conseil  indépendant (MSA, Coopératives, Ceta, GDA,...) et en harmonisant vers le haut la réglementation européenne et mondiale. La certification agri environnementale des exploitations peut être intéressante, à la condition que cela se traduise  par des prix rémunérateurs pour les agriculteurs. L'exemple des labels rouges, voire aujourd'hui du bio montre que cela ne va pas du tout de soi, encore moins dans un contexte de libéralisation des GMS. Rien n'est plus urgent que d'encadrer par la loi les marges de la grande distribution comme le demande le Modef depuis des années.

En ce qui concerne la généralisation des bandes enherbées, pourquoi pas, mais il ne faut pas que cela soit une contrainte sans contrepartie pour les agriculteurs: Nous demandons de sortir du principe pollueur payeur, qui n'est finalement qu'un droit à polluer favorable aux grandes exploitations, et de revenir au principe de rémunération de la multifonctionnalité du travail paysan qui avait fait ses preuves dans le cadre des CTE, quitte à ce que cela se fasse sur quelques mesures ciblées comme les bandes enherbées. La même chose est valable pour la protection des captages d'eau, tout comme - pour revenir sur un précédent sujet - sur les circuits courts. Pourquoi ne pas créer un « CTE circuit court » avec financement de l'Etat destiné à soutenir les projets des exploitants qui souhaiteraient s'orienter dans cette direction ?

Gestion de la ressource en eau, transfert des autorisations de prélèvement des préfets aux chambres d'agriculture

Le Modef s'inquiète des désengagements d'Etat et à terme d'une main mise possible des intérêts privés sur l'eau agricole. L'eau agricole, comme non agricole, est un bien commun de l'humanité et doit être un service public, ont défendu les responsables du Modef. Le transfert possible des autorisations de prélèvements de l'Etat vers les chambres d'agriculture ne risque t-il pas également d'introduire des injustices, quand on connaît le mode de représentation particulièrement inique voire féodal qui a court dans le monde professionnel agricole ? La ressource en eau n'est pas inépuisable, extensible, et les besoins agricoles et non agricoles augmentent. Le Modef est d'accord pour poursuivre l'effort déjà engagé en termes d'économie de la ressource partout où c'est possible, mais dans de nombreuses régions ou pour de nombreuses productions, sans pour autant faire preuve d'ultra productivisme, on ne peut non plus espérer cultiver et donc nourrir les Hommes sans un minimum d'eau. On oublie d'ailleurs trop souvent que dans de nombreux cas, le maintien des nappes phréatiques est dû à l'existence d'une irrigation suffisante. Compte tenu des enjeux liés aux modifications climatiques en cours, le Modef demande de revenir sur les désengagements opérés par l'Etat dans le cadre des contrats de projets Etat/régions et  milite notamment pour la mise en place d'une politique nationale de création de retenues collinaires collectives en vue de satisfaire les besoins agricoles là où c'est indispensable.

L'Europe au cœur du débat

En conclusion, suite à une réflexion de l'élue au Sénat sur le fait que les propositions du Modef étaient certes intéressantes mais que pour beaucoup d'entre elles de nombreuses directives européennes s'opposaient à leur réalisation en droit français, les membres de la délégation ont expliqué qu'il en allait de l'avenir des exploitants familiaux, du potentiel agricole, de l'avenir des territoires et des consommateurs tout comme de l'environnement et qu'à ce titre, si l'on voulait être cohérent avec les objectifs du Grenelle de l'environnement et aller vers un développement durable il fallait changer la politique européenne.

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23 janvier 2009 5 23 /01 /janvier /2009 11:25

Alors que la crise financière étend ses conséquences à l'ensemble de l'activité économique, les organisations syndicales de salariés organisent le 29 janvier prochain une journée nationale de manifestation unitaire portant sur l'emploi, le logement, la réduction des inégalités, la protection sociale et le pouvoir d'achat.

Les exploitants agricoles familiaux paient cash la crise économique et financière, provoquant une chute de leur revenu de 17% en 2008. De leur côté les banques restreignent de manière drastique l'accès des agriculteurs au crédit alors que des centaines de millions d'euros d'argent public leur ont été accordés. Des milliers d'exploitations agricoles sont en rupture de trésorerie.

Les revendications exprimées par les salariés convergent avec celles des exploitants familiaux, notamment sur les revenus et les retraites.

Dans un contexte de baisse permanente des prix agricoles, les exploitants familiaux exigent majoritairement la rémunération de leur travail. Le Modef porte la revendication de la tenue d'un grenelle des prix agricoles. L'exigence d'une revalorisation des retraites agricoles pour les porter au minimum à 75% du SMIC est toujours d'actualité. Sur ces 2 questions comme sur l'urgente nécessité de relancer le crédit bancaire aux exploitants familiaux, la responsabilité est dans le camp du gouvernement.

Pour ces raisons, le Modef appelle les exploitants familiaux à participer aux manifestations du 29 janvier pour créer un front commun des luttes face aux crises et aux orientations du pouvoir.

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 08:51

Alors que la crise financière étend ses ravages au système bancaire européen et que se profile une grave récession économique, Daniel  Roche, Président du Modef paca répond à nos questions sur les conséquences de cette crise en agriculture et apporte des propositions.

Que vous inspire la grave crise spéculative mondiale que nous connaissons actuellement ?

Privilégier les marchés financiers au détriment du productif est une grave erreur et on voit aujourd'hui dans quelle situation catastrophique cela mène. Cela fait des années que le Modef dénonce la dérégulation des marchés agricoles destinée à les placer sous la main mise des marchés financiers et des grandes multinationales de l'agrobusiness et de la distribution. Ces choix politiques, mis en œuvre avec quelques variantes par tous les gouvernements français depuis 1983 et par Bruxelles depuis 1992 ont abouti à une explosion de la spéculation boursière sur les matières premières agricoles avec les conséquences dramatiques pour les éleveurs et les consommateurs que l'on connait aujourd'hui dans le secteur des céréales par exemple. D'un autre côté la grande distribution s'est vue offrir un cadre législatif sur mesure pour spéculer à tout va sur les produits agricoles et alimentaires, aboutissant à privilégier les importations au détriment de la production locale avec des conséquences incalculables sur l'ensemble des paysans et sur les consommateurs. Quand nous dénoncions ces orientations et faisions des propositions sérieuses pour en sortir que ne nous a-t-on pas traité de ringards et de passéistes ! Les preuves concrètes sont aujourd'hui là pour montrer combien le Modef a eu raison de combattre cette logique spéculative et financière infernale. Et combien il est indispensable de continuer à le faire aujourd'hui.

Quelles sont les répercussions immédiates de la crise financière sur les paysans ?

La principale préoccupation porte sur le crédit bancaire. Cela fait déjà quelques temps que les banques sont de plus en plus dures pour accorder des crédits aux producteurs et la crise financière aggrave la situation dans ce domaine. On en ressent les conséquences sur les crédits court terme de trésorerie pour les petites et moyennes exploitations, distribués au compte goutte sur des critères de plus en plus sélectifs. Les banques, en particulier le crédit agricole constituaient encore jusqu'ici un outil permettant à la grande majorité des paysans d'amortir les chocs liés à l'évolution de plus en plus volatile des marchés agricoles, mais cela est en passe d'être remis en question.  Dans un contexte de baisse des prix à la production, des milliers de paysans risquent de ne pas s'en relever.

Quelles propositions faites-vous ?

Les pouvoirs publics annoncent privilégier le crédit aux entreprises, mais il n'y a rien de concret. Nous demandons des mesures immédiates allant dans ce sens. D'autre part, cela ne suffira pas. La crise spéculative montre qu'il faut changer d'orientation dans l'utilisation de l'argent des banques. Recapitaliser les banques avec l'argent public pour essuyer les pertes colossales dues à la spéculation d'accord, mais pas pour continuer dans la même voie et reproduire les mêmes erreurs. Ce qui se passe avec la privatisation en cours de la Poste est éclairant. Au lieu de défendre l'économie réelle on continue de privilégier la financiarisation et les intérêts particuliers de quelques grands spéculateurs. La leçon de la crise actuelle n'est toujours pas tirée en haut lieu.  Notre crainte en agriculture est qu'on aille rapidement vers un système bancaire qui privilégie l'agro industrie mondialisée, voire l'agro finance, c'est-à-dire des exploitations qui spéculent elles mêmes sur les marchés comme on commence à en voir dans le bassin parisien.

Si au lieu de flamber des sommes colossales dans la spéculation on avait développé le productif agricole on en serait pas à la crise qui ravage aujourd'hui le système bancaire et menace de s'étendre à toute l'économie. On n'en serait pas à la crise alimentaire.

Au lieu de continuer à privilégier le spéculatif, nous demandons au contraire d'investir massivement dans le productif agricole à base familiale. Nous exigeons que les banques assurent pour l'heure les prêts de trésorerie à des taux bonifiés. C'est la préoccupation immédiate pour assurer la survie des exploitations.

Mais nous exigeons également de revoir les critères d'attribution pour les prêts de moyen/long terme et de maintenir et renforcer la bonification pour ces derniers, alors qu'elle est aujourd'hui menacée, comme par exemple pour les prêts d'installation ou les CUMA. Les besoins de modernisation sont colossaux pour répondre aux exigences d'un développement agricole durable et sortir du modèle agro industriel, pour maintenir et développer une agriculture familiale respectueuse de l'environnement et des consommateurs, pour rééquilibrer les territoires.  Les critères  de rentabilité du tout financier en favorisant l'agro business et les délocalisations empêchent d'aller dans cette voie et participent au final à gaspiller l'argent dans des activités stériles et à alimenter les crises financières et alimentaires. Il est d'autant plus important de modifier la donne bancaire dans notre secteur d'activité qu'on touche ici à la souveraineté et  à la sécurité alimentaire et à la nécessité de répondre au défi d'assurer les besoins vitaux de l'humanité. Pourquoi ne pas aller vers une maîtrise publique et citoyenne du crédit bancaire pour être en mesure d'assurer ces missions d'intérêt général ?

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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 10:43

L'agriculture biologique sera une nouvelle fois à l'honneur cette année au salon Méditerranéen Interprofessionnel de la Filière Fruits et Légumes (Miffel), qui se tiendra les 14, 15 et 16 octobre prochain au Parc des expositions d'Avignon.

Bio de Provence, le Groupement Régional Agriculture Biologique ainsi que leurs partenaires animeront ensemble le « Pôle bio » (Hall F). Celui ci proposera quatre espaces à thèmes : un point info conversion, un espace développement, un point rencontre pour les professionnels de la bio, et un espace recherche/expérimentation.

Le  principal objectif des organisateurs est d'aller à la rencontre des agriculteurs conventionnels intéressés par la conversion à l'Agriculture Biologique. En effet, la production bio actuelle aussi bien nationale que régionale est largement insuffisante pour satisfaire une demande sans cesse en augmentation, qu'elle provienne des consommateurs, des collectivités, mais aussi désormais des entreprises de la transformation.

Le pôle bio sera animé tout au long du Miffel par des ateliers et démonstrations sur les techniques de culture et la commercialisation.

Cette année l'évènement phare est le lancement de la première journée technico économique consacrée aux fruits bio, qui aura lieu le jeudi 16 octobre, de 10h00 à 18h00. L'objectif est d'apporter aux agriculteurs « les conditions de la réussite, de la production à la commercialisation ».

Une table ronde réunira une grande diversité de professionnels de la bio : Juliet®, Biogarden, Abel & Cole, Biocoop, les Bio du Mas® et Ozebio. Ceux ci exprimeront leurs besoins en produits frais ou transformés, à partir des demandes de leurs clients, et de l'analyse de la consommation présentée en premier lieu par l'Agence Bio. A noter la démarche particulière des Bio du Mas®, agriculteurs bio récemment associés pour transformer et commercialiser toute une gamme de produits bio innovants.

Après un débat avec la salle, suivi d'un buffet bio, l'après midi sera consacrée aux aspects techniques, avec une présentation des résultats technico économiques d'une exploitation arboricole bio. Une visite de vergers de pommes et poires en agriculture biologique, permettra ensuite de montrer l'intérêt des techniques alternatives adaptées au passage en bio.

D'autres animations auront lieu le mercredi, notamment une démonstration d'outils d'entretien du rang en arboriculture et plusieurs conférences : « Contributions de l'agriculture biologique et des choix alimentaires à la réduction du changement climatique », « Culture biologique de tomates : caractéristiques des variétés anciennes », et « L'entretien du pied des arbres : quelles solutions en bio ? ».

Le programme complet des 3 journées est disponible sur le site de Bio de Provence (cliquer ici). Pour tout renseignement veuillez contacter Claire Rubat du Mérac au 04 90 84 43 62 ou Anne Laure Dossin au 04 90 84 43 63.

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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 15:35

Suite aux actions menées par les éleveurs ovin avec notamment le soutien du Modef pour protester contre la poursuite de la baisse des prix à la production (les cours de l'agneau sont descendus jusqu'à 4,20 euro/kg en début d'année) et contre la poursuite de la flambée des prix de l'alimentation pour le bétail (+20% cette année), le plan mis en place en 2007 par les pouvoirs publics afin de venir en aide aux éleveurs ovins viande (voir ici) a été reconduit pour 2008. NB : LA DATE LIMITE POUR LE DEPOT DES DEMANDES EST LE 15 SEPTEMBRE

Un plan amélioré

Le « plan d'urgence » reconduit cette année comprend comme en 2007 une enveloppe Fonds d'Allègement des Charges destinée à prendre en charge les intérêts des emprunts bancaires professionnels (FAC, 3 millions d'euro au total) et une enveloppe aide à la trésorerie destinée à prendre en compte la perte de marge brute des éleveurs (aide « de minimis », 14 millions d'euro au total)

Par rapport à l'an dernier, certains critères d'accès et plafonds ont été assouplis dans le sens demandé par le Modef :

- Le plafond d'aides directes de crise à ne pas dépasser par exploitation sur une période de 3 ans (directive communautaire « de minimis ») passe de 6000 à 7 500 euro

- Le taux de spécialisation en élevage ovin (% du chiffre d'affaires de l'élevage ovin par rapport aux autres activités de l'exploitation) passe de 40 à 30%

- Il faut détenir au minimum 100 et non plus 150 brebis pour pouvoir prétendre aux aides.

Montant de l'Aide à la trésorerie 2008

Comme en 2007, les montants d'aide à la trésorerie dépendent de la taille du troupeau et de l'engagement ou non en démarche officielle qualité. La tranche 100/149 brebis a été rajoutée par rapport à l'an dernier.

-De 100 à 149 brebis allaitantes déclarées à la Prime à la Brebis 2008 : Elevage avec démarche de qualité = 526 euro, élevage sans démarche de qualité = 421 euro

-De 150 à 249 brebis allaitantes déclarées à la Prime à la Brebis 2008 : Elevage avec démarche de qualité = 850 euro, élevage sans démarche de qualité = 680 euro

-Au-delà de 250 brebis allaitantes déclarées à la Prime à la Brebis 2008 : Elevage avec démarche de qualité = 2000 euro, élevage sans démarche de qualité = 1600 euro

Les élevages en démarche qualité bénéficient d'une aide un peu plus avantageuse qu'en 2007 en vue de prendre en compte notamment les conséquences de l'augmentation des prix de l'alimentation animale, le recours à cette dernière étant plus fréquente chez les éleveurs en démarche qualité. Le problème est que cette amélioration se fait par une baisse des montants des éleveurs hors démarche qualité. 

Pour les GAEC, ces montants peuvent être multipliés en fonction du nombre d'exploitations regroupées dans la limite de 3.

Encore des insuffisances

Malgré les importantes avancées incluses dans le plan reconduit pour 2008, certaines revendications exprimées par le Modef n'ont toujours pas été prises en compte : La situation des herbassiers, nombreux dans la région Paca (éleveurs itinérants sans terres cultivées, particulièrement touchés par la hausse des prix de l'alimentation animale) n'a pas été prise en considération. D'autre part, même si le nombre minimum de brebis pour prétendre au dispositif a été abaissé à 100, il reste encore de nombreux éleveurs sous ce seuil. La crise ne les a pourtant pas épargnés. Le refus de la baisse des montants pour les éleveurs non engagés en démarche qualité n'a à ce jour pas été pris en compte.

Enfin et surtout, les petits et moyens Gaec voient le montant de leurs aides largement sous évalué par rapport aux gros Gaec et aux gros éleveurs individuels, du fait des tranches mal adaptées à leur situation. Un Gaec à 2 associés avec 450 brebis hors démarche qualité touchera par exemple 1360 euro (2 fois 225 brebis et 2 fois 680 euro), un Gaec à 2 associés avec 550 brebis hors démarche qualité touchera 3200 euro (2 fois 275 brebis et 2 fois 1600 euro), un éleveur individuel avec 250 brebis hors démarche qualité touchera 1600 euro.

Le Modef et ses élus vont continuer l'action pour faire prendre en compte ces diverses injustices et pour des enveloppes budgétaires adaptées aux besoins et à l'exigence du maintien des petits et moyens éleveurs, gage de souveraineté et sécurité alimentaire (la France ne couvre que 45% de ses besoins en viande d'agneau et occupe la place de premier importateur mondial), de maintien de la vie dans les espaces défavorisés et d'entretien des espaces naturels.

Les DDAF ont normalement adressé à chaque éleveur éligible le formulaire d'aide pré-rempli (les dossiers peuvent également être retirés à la DDAF)
. Les  dossiers complétés sont à renvoyer impérativement avant le 15 septembre 2008

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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 13:05

Un très violent orage de grêle s'est abattu dans la nuit du 4 au 5 septembre sur la plaine maraîchère de Berre, une des principales zones de production de légumes des Bouches du Rhône. Les dégâts sur les serres et sur les cultures sous serres sont immenses. De nombreux producteurs ont tout perdu, leur récolte et leur outil de production. Le manque à gagner dus aux pertes de récolte et les coûts de réparation ou de reconstruction vont être considérables.

Les serres ne sont pas les seules concernées. La vigne actuellement en cours de récolte et les oliviers ont également été touchés.

Daniel Roche, serriste à Berre et président du Modef des Bouches du Rhône assure l'ensemble des producteurs touchés par la grêle de sa totale solidarité.

Les trésoreries sont déjà exsangues du fait des prix bas à la production pratiqués par la grande distribution et de la hausse des coûts de production (flambée des carburants et du gaz, des engrais,..). Le Modef des Bouches du Rhône appelle les pouvoirs publics à tout faire pour que la solidarité nationale joue à plein.

Le Modef des Bouches du Rhône demande :

- La mise en route en urgence de la procédure calamité et la déclaration en catastrophe naturelle

- Le déblocage en urgence de fonds publics à la hauteur des pertes de récolte en vue d'indemniser les producteurs, avec prise en compte des éventuels retards futurs de production dus à la reconstruction des serres.

- le report des cotisations MSA (exploitant et salariés) et des redevances fiscales.

Aucun agriculteur ne doit disparaître à cause des coûts de reconstruction de leur outil de production, estimés entre 80 000 et 100 000 euro à l'hectare.

L'Etat doit jouer tout son rôle afin de permettre à tous les producteurs de redémarrer, en intervenant auprès des assurances pour que les indemnisations soient à la hauteur des coûts de reconstruction, et en garantissant que chaque producteur, quelque soit sa situation vis-à-vis des assurances puisse reconstruire ses serres.

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 14:12

Malgré de nombreux amendements, les principales dispositions du projet de loi de modernisation de l'économie donnant tout pouvoir à la grande distribution vis-à-vis des fournisseurs et visant à étendre encore sa domination sur le petit commerce indépendant ont été adoptées par l'assemblée nationale.

Le projet de loi va maintenant être examiné par le Sénat pendant la première semaine de juillet. Le Modef Paca appelle les sénateurs à ne pas laisser faire ce qui serait un véritable désastre pour les agriculteurs et les consommateurs.

Ce projet de loi qui prétend redonner du pouvoir d'achat aux français en libéralisant le grand commerce et en tirant les prix des fournisseurs à la baisse est une véritable tromperie.

Pour ne citer que trois exemples d'actualité récente, quand les producteurs de salades vendent leur produit à 20 centimes pièce, il est revendu en grande surface entre 70 centimes et 1 euro. Quand un éleveur vend son agneau 4,80 euro le kilo, le consommateur retrouve le gigot et les côtelettes à plus de 20 euro, voire 25 euro. Quand une cave coopérative vend son vin 1,80 la bouteille, on la retrouve au minimum à 5 euro dans les rayons de la grande distribution.

Au vu de ces exemples qui peuvent être élargis à l'ensemble des produits alimentaires, nul n'est besoin d'être un grand économiste pour comprendre que le problème des prix élevés à la consommation est du aux marges abusives de la grande distribution.

Pourquoi refuser de l'entendre ? Pourquoi s'en tenir aux seuls arguments de la grande distribution, des arguments s'appuyant sur une opacité savamment utilisée concernant la formation des prix.

Vouloir à tout prix faire baisser les prix des fournisseurs ne résoudra en aucun cas les hausses de prix au consommateur et ne fera qu'accroître encore les marges des distributeurs. Plus grave, cette logique aboutira à accélérer la remise en cause de nos exploitations agricoles.

Une fuite en avant vers plus de libre marché au service d'intérêts particuliers ne résoudra en aucun cas les problèmes. Il faut au contraire des mesures législatives pour améliorer ce qui ne marche pas, c'est-à-dire essentiellement pour mieux répartir les marges entre tous les acteurs, du producteur au consommateur et pour remettre en cause la domination sans partage des 6 centrales d'achat des groupes de la distribution sur le commerce alimentaire français.

                                                                                                                                                    Daniel Roche
                                                                                                                                                    Président du Modef Paca
                                                                                                                                                    06 14 89 62 19

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