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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 14:24
Le produit de la nouvelle taxe applicable aux entreprises d’abattage et aux éleveurs de porc et de volaille (taxe d’abattage) n’étant pas suffisant, le Service Public d’Equarrissage (SPE) affiche un déficit de 7 millions d’euro pour l’année 2006.
 
Devant la menace de nouveaux désengagements d’Etat, le risque est grand de voir le transfert du financement du service public d’équarrissage sur les éleveurs.
 
Ce serait engager une privatisation de fait de ce service public déterminant en terme de sécurité sanitaire et alimentaire.
 
Tout transfert de financement sur les éleveurs serait aller vers de nouvelles éliminations massives d’éleveurs familiaux, vers de nouvelles concentrations de la production, vers de nouvelles remises en cause de notre indépendance alimentaire, déjà largement mise à mal.
 
Ce serait scier la branche sur laquelle toute la filière est assise, abattoirs, transformateurs et négociants compris, les éleveurs bovins, ovins, porcins ou de volaille étant durement touchés par les accords OMC et par la réforme de la PAC de 2003 qui ouvrent les marchés à la concurrence mondiale à bas prix.
 
Les prix rémunérateurs et la régulation publique des marchés de la viande n’ont jamais été aussi indispensables, aussi bien pour les éleveurs que pour toute la filière.
 
Le Modef s’oppose à tout désengagement d’Etat du Service Public d’Equarrissage et demande :
 
- Le maintien d’un service public large (collecte des animaux morts sur les exploitations, séparation et élimination des déchets à risque lors de l’abattage, gestion et élimination des anciens stocks de farines animales) afin d’assurer la sécurité sanitaire aux meilleures conditions (ne prend on pas un risque en sortant pour des raisons budgétaires les animaux morts chez les particuliers du service public?)
 
- L’augmentation de la participation financière de l’Etat afin de garantir l’équité du dispositif par rapport à tous les intervenants de la filière et pour préserver en premier lieu les éleveurs. A ce titre, il faut exclure immédiatement les petits et moyens éleveurs de porcs et de volailles du périmètre de la taxe d’abattage.
 
- En matière d’économies budgétaires des solutions sérieuses - notamment pour les petits animaux - existent mais ne sont pas prises en compte : le maintien et l’extension des centres de pré collecte collectifs cantonaux des cadavres animaux comme il en existe par exemple dans les Hautes Alpes ou la Drôme permettrait de réduire considérablement les coûts de transport des collecteurs et de diminuer fortement les subventions qui leur sont attribuées, tout en affectant des soutiens financiers à ces centres - souvent gérés par les collectivités locales - afin qu’ils se pérennisent et se modernisent.
 
- Plus généralement la plus totale transparence en ce qui concerne l’activité des entreprises soumises au service public d’équarrissage ainsi que le contrôle de l’utilisation des fonds publics qui leurs sont attribués doivent être mis en oeuvre.
 
- La grande distribution est exonérée depuis 2004 de la taxe à l’équarrissage (550 millions d’euro de prélèvements par an à l’époque). Malgré cela, ni le prix des produits carnés achetés par la grande distribution aux éleveurs n’a augmenté en conséquence, ni les prix de la viande n’ont baissé pour les consommateurs. Il est grand temps que les pouvoirs publics encadrent de manière stricte leurs pratiques commerciales par des lois contraignantes.
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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 13:27
L’action unie de la profession viticole a permis d’obtenir un début de prise en compte des effets de la situation de crise sur les trésoreries par les pouvoirs publics.  Les viticulteurs vauclusiens connaissant des difficultés financières - c'est-à-dire l’immense majorité - peuvent désormais prétendre à un remboursement de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) 2006.
 
Pour bénéficier de cette mesure, le revenu 2005 par foyer fiscal ne doit pas dépasser 35000 euro. Sont par ailleurs exclus du dispositif les foyers fiscaux assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
 
Si ces 2 conditions sont remplies, la remise gracieuse accordée par l’administration fiscale sera au minimum de 70%. A la demande de l’exploitant, elle pourra être supérieure si la situation le justifie.
 
Les demandes de remise gracieuse doivent être rapidement adressées par courrier argumenté à la direction des services fiscaux de Vaucluse, accompagné obligatoirement des justificatifs suivants : Copies intégrales de l’avis d’imposition TFNB 2006 et de l’avis d’imposition sur le revenu 2005. En cas de fermage ou de métayage, joindre impérativement une attestation signée du propriétaire s’engageant à rembourser l’exploitant de la remise gracieuse.
 
Les courriers sont à faire parvenir à l’adresse suivante : Direction des services fiscaux de Vaucluse, Monsieur Sautecoeur, cité administrative, cours Jean Jaurès 84047 Avignon.
 
Pour toute précision concernant cette mesure ou pour une aide en vue de la constitution de la demande, contacter la permanence du modef de Vaucluse (Beaumes de Venise) au 04 90 62 94 05 (heures de bureau)
 
Le Modef de Vaucluse restera vigilant pour l’application du dispositif et appelle à continuer l’action pour que les revendications des viticulteurs sur les prix rémunérateurs et contre l’arrachage et la remise en cause des AOC soient prises en compte.
 
Le Modef de Vaucluse
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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 11:24
Une rencontre entre agriculteurs et citoyens
 
Favoriser la rencontre entre agriculteurs et citoyens, tel est l'objectif principal de cette manifestation, organisée dans le cadre de l’initiative nationale « Printemps bio » par l’association Bio de Provence. L'occasion pour chacun de trouver des réponses aux questions qui se posent sur l'agriculture biologique : Quels sont ses techniques de production, ses valeurs, ses principes ? Pourquoi des agriculteurs s'engagent-ils dans la voie de l'agriculture biologique ? Quelles sont les garanties du mode de production bio ?
 
Ces espaces d'échanges informels permettront aussi de réfléchir collectivement au mode dominant de production/commercialisation/consommation, qui participe à l’épuisement des ressources naturelles et à la production grandissante de déchets, ainsi qu’à l’accroissement de la circulation des produits à travers la planète, ce qui n’est pas sans poser de question légitime face à la montée de l’effet de serre. Devant ce constat, les agriculteurs biologiques s'efforcent notamment de travailler leur terre dans le respect de l'Homme et de l'environnement, le mode de production bio tendant à s'inscrire dans une démarche globale et cohérente, dans un souci d'équilibre environnemental, social et économique.
 
Ainsi, les avantages de la bio sont multiples : préservation de la qualité de l'eau, respect du sol et des animaux, biodiversité, économie d'énergie, création d'emplois, maintien du tissu rural...
 
Animations et dégustations au programme
 
C'est une véritable balade à travers toute la région que vous proposeront les paysans bio de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Toutes les productions biologiques de la région seront représentées : fruits et légumes, vin, plantes aromatiques et médicinales, céréales, miel, viandes (moutons, chèvres, vaches), fromage, pain, olives...
 
Petits et grands pourront trouver leur bonheur parmi les nombreuses animations et dégustations qui seront proposées chez les agriculteurs : fabrications de pain ou de fromage, circuits pédestres, animations musicales, ateliers de vannerie, démonstrations de distillation et de traction animale, débats... Dans les Alpes de Haute-Provence, une grande fête de la bio sera organisée le 9 juin au GAEC Pougnet, chez un agriculteur bio de Thorame-Basse : visite de l'exploitation et de la brasserie, démonstrations, buffet bio et spectacle seront au programme.
 
Créée il y a cinq ans par Agribio 04, la manifestation Floraison bio a pris de l'ampleur au fil des années : les nombres de fermes ouvertes et de visiteurs augmentent chaque année. En 2007, près de 70 fermes bio ouvriront leurs portes dans toute la région.
 
Pour en savoir plus
 
La liste complète des 70 fermes ouvertes bio de Paca et des animations proposées au public est disponible sur le site Internet de Bio de Provence 
Contact : Didier Jammes ou Nathalie Simonet - Tel : 04 90 84 03 34
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24 mai 2007 4 24 /05 /mai /2007 12:39
René Calamel, responsable régional du Modef Paca appelle le nouveau président de la République à répondre en urgence aux intolérables discriminations dont sont victimes les agriculteurs et leurs conjointes en matière de retraite.
 
Les retraites agricoles, qu’il s’agisse des chefs d’exploitation et assimilés, comme des conjoints et des aides familiaux, sont des retraites de misère.
 
Que l’on en juge.
 
Pour une carrière pleine et entière (40 ans de cotisations) le montant national moyen des retraites n’atteint même pas 700 € pour les chefs d’exploitation et pas plus de 400 € pour les conjointes et les aides familiaux, c'est-à-dire que, dans ces derniers cas, leur montant ne se situe même pas au niveau du RMI.
 
D’intolérables discriminations
 
Encore s’agit-il là de moyenne pour une carrière complète. Au niveau des conjointes d’exploitants, celles qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants, soigner les parents âgés ou malades, voient réduire considérablement le montant de leur retraite. Les années manquantes entraînent des coupes sombres où l’arnaque le dispute à l’injustice. Ces situations, est-il besoin de le rappeler touchent surtout des femmes et constituent donc une intolérable discrimination. On peut affirmer sans crainte d’être contredit que, de tous les régimes de vieillesse de notre pays, c’est dans l’agriculture que l’on rencontre les plus faibles retraites.
 
Ne pas reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre
 
Certes, il y a eu quelques faibles améliorations au cours des dix dernières années pour les chefs d’exploitations, les veuves et les pluriactifs mais ces indispensables réajustements se sont traduits dans la même période par des augmentations insupportables des cotisations imputables aux actifs, plus de 50% dans de nombreux cas.
 
Un exemple vaut d’être cité, celui de la RCO (Retraite Complémentaire Obligatoire). C’est par une lourde et nouvelle cotisation que paient des actifs de moins en moins nombreux, que la RCO a été mise en place.
 
Autrement dit, le gouvernement récupère d’une main ce qu’il donne de l’autre.
 
Des ponctions inacceptables
 
Enfin les atteintes aux régimes d’assurance maladie ces dernières années obligent les ayants droits de ces régimes à cotiser à une assurance complémentaire. Au niveau des retraites agricoles, cette complémentaire d’un montant de plus en plus élevé, ampute d’un trimestre au moins par an et par couple le montant de leurs faibles retraites.
 
De plus, malgré des retraites ne permettant pas de vivre décemment, de nombreux ressortissants agricoles se voient appliquer des retenues de l’ordre de 7,10% au titre de la CSG et du RDS.
 
On ne dénoncera jamais assez une telle situation en un moment où les actionnaires des valeurs cotées au CAC 40 jubilent. En effet, sans travail, les revenus de leurs actions n’ont jamais été aussi élevés et ce, sans parler des parachutes en or consentis aux capitaines d’industrie et autres privilégiés des « Stocks Options ».
 
Il faut respecter les engagements pris
 
Dans une période récente, des candidats à la Présidence de la République dont la devise est toujours : « Liberté, Egalité, Fraternité », se sont penchés sur le problème des faibles retraites en général.
 
Le candidat SARKOZY s’est même engagé à augmenter de 50% le montant de ces faibles retraites. C’était dans un discours de campagne d’avant le 1er tour.
 
C’est au pied du mur que l’on voit le maçon…
 
Aujourd’hui élu Président, il a les moyens d’agir.
 
Augmenter les faibles retraites et ce sans toucher au régime par répartition, c’est là une excellente priorité pour les 100 premiers jours de son mandat. Aux promesses faites, il faut donner un contenu. Le plus tôt sera le mieux car il y a urgence.
 
Un rattrapage indispensable
 
En effet si on veut bien tenir compte du fait que la mise en place de l’Euro s’est traduite par une augmentation des coûts de la vie d’environ 35% et que les réajustements annuels des retraites intervenus depuis (1,5% en moyenne), ont été nettement inférieurs au taux d’inflation, il faut estimer qu’une revalorisation de 50% constituerait un juste rattrapage permettant aux retraites agricoles de se rapprocher de celles des autres catégories socioprofessionnelles.
 
René CALAMEL
Ancien Vice-Président
De la Mutualité Sociale Agricole de Vaucluse
04 90 62 94 05
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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 12:50
Les Etats Généraux de l’agriculture proposés par Christine Lagarde peuvent être utiles à condition de mettre les prix rémunérateurs au centre du débat.
 
Poursuivre la modernisation de l’agriculture française comme le propose la nouvelle ministre est certes un défi, mais ce défi ne pourra être relevé si on laisse des centaines de milliers d’agriculteurs familiaux sur le bord du chemin.
 
Les efforts des paysans français en matière de modernisation ont été considérables ces dernières années, notamment pour prendre en compte les attentes de la société en matière de qualité des productions et de préservation de l’environnement.
 
Mais pour l’immense majorité des exploitants, ces efforts ne sont pas payés de retour en terme de prix et de revenu. Rien qu’en région Paca, 4700 exploitants familiaux soit près de 20% d’entre eux, ont cessé leur activité entre 2001 et 2006.
 
Il existe certes encore des besoins de modernisation non satisfaits, des perspectives porteuses d’avenir en matière de nouvelles technologies. Mais toute modernisation qui ne prendrait pas appui sur une politique courageuse en matière de prix rémunérateurs, sur une juste redistribution de la plus value dégagée par le travail paysan en leur faveur ne pourrait se traduire que par la poursuite de l’élimination des exploitants familiaux, par une nouvelle vague de concentration des exploitations et par une agro industrialisation du secteur en contradiction avec les défis de souveraineté et de sécurité alimentaire et avec les défis d’équilibres territoriaux et environnementaux.
 
Le Modef a par la voix de son président Xavier Compain, appelé le jour même de sa nomination la ministre de l’agriculture à engager en ce sens un véritable grenelle des prix agricoles, afin de définir les réponses politiques indispensables en matière de prix rémunérateurs.
 
En matière de modernisation, il y a par ailleurs à définir et mettre en œuvre une politique de soutien public aux investissements et à la formation et une nouvelle politique du crédit qui puisse en permettre l’accès sans aucune discrimination à tous les exploitants.   
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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 18:20
Le coefficient multiplicateur a été mis en place à la libération afin de protéger les paysans et les consommateurs des pratiques abusives des intermédiaires notamment en matière de marges, et cela dans une optique de souveraineté alimentaire de la nation, l’objectif étant de permettre la satisfaction des besoins des français par une maîtrise publique et d’empêcher les spéculateurs de déstabiliser les prix et de déclencher des crises, comme cela était régulièrement le cas dans les années 30.
 
Le principe de cet outil est extrêmement simple : L’Etat fixe un taux légal à ne pas dépasser entre le prix d’achat au fournisseur et le prix de vente au consommateur, taux qui s’applique à la chaîne des différents intermédiaires prise dans son ensemble (et non pas à individuellement à chacun d’entre eux). Par ce simple mécanisme les prix à la production sont protégés dans la mesure où une augmentation des marges des intermédiaires passe obligatoirement par une augmentation du prix d’achat au fournisseur. Mais les prix à la consommation sont de leur coté également protégés dans la mesure où le mécanisme interdit aux intermédiaires de dépasser un certain niveau de prix à la revente finale. En liant intimement le prix d’achat au fournisseur et le prix de revente au consommateur, le coefficient multiplicateur prémunit de fait contre les pratiques spéculatives de la part des distributeurs.
 
Pour comprendre comment fonctionne le mécanisme, prenons l’exemple d’un coefficient multiplicateur fixé à 1,5.
 
L’intermédiaire achète un produit X au prix du marché, par exemple des salades à 40 centimes pièce. Il ne peut revendre ce produit à plus de 60 centimes pièce. Sa marge est donc de 20 centimes.
 
Si l’intermédiaire décide d’acheter des salades en dessous du prix du marché, mettons à 20 centimes pièce, il ne peut dès lors les revendre au dessus de 30 centimes pièce. Sa marge n’est plus que de 10 centimes.
 
Tout au contraire, si l’intermédiaire décide d’augmenter le prix d’achat au producteur - mettons à 60 centimes pièces - il peut revendre cette marchandise jusqu’à 90 centimes pièce. Pour le même produit, sa marge est dans ce cas de 30 centimes.
 
Quel que soit son niveau, le coefficient multiplicateur tend par lui-même à contraindre tout intermédiaire voulant maintenir ou accroître sa marge à augmenter le prix d’achat au fournisseur. D’un autre côté, et cela sans toucher au revenu du fournisseur, le niveau du coefficient multiplicateur joue quant à lui sur la marge des intermédiaires et sur les prix à la consommation. Ce niveau n’est pas forcément définitif. Il peut être ajusté afin de prendre en compte le niveau de marges nécessaires en vue de permettre à l’intermédiaire de dégager un revenu suffisant et afin de permettre un niveau de prix à la revente acceptable par le consommateur.   
 
Tout produit acheté et revendu par un intermédiaire est par ailleurs soumis au coefficient multiplicateur. Le coefficient multiplicateur ne s’applique donc pas uniquement aux produits nationaux, mais également aux produits d’importation. Il possède donc à ce titre une fonction de régulation, non pas des importations en elles mêmes (il laisse les frontières « ouvertes »), mais du prix des produits importés. Tout en protégeant les producteurs nationaux, Il tend de fait à maintenir et améliorer les prix à la production dans les pays exportateurs et à freiner la mise en concurrence des fournisseurs en fonction des différences de coûts salariaux. Il participe grandement à lutter contre les délocalisations ou le dumping social.
 
Par ailleurs, en limitant les hausses de prix à la consommation il possède un rôle important sur le volume d’achat des consommateurs, en permettant notamment aux familles modestes d’avoir accès régulièrement aux produits. Il participe donc à prévenir les phénomènes de mévente, phénomènes particulièrement sensibles notamment dans un secteur comme celui des fruits et légumes.
 
Si le coefficient multiplicateur ne résout pas tous les problèmes pouvant survenir sur les marchés agricoles (pénurie ou surproduction massives, crise climatique,…), il a néanmoins une fonction régulatrice particulièrement vertueuse, en participant à la prévention des mouvements spéculatifs qui s’accroissent avec la mondialisation des échanges. En limitant les phénomènes de mévente, il profite non seulement aux fournisseurs mais aussi aux intermédiaires, ces derniers pouvant maintenir du volume d’activité et donc du chiffre d’affaires.  Enfin, en participant à maintenir les revenus et les débouchés des fournisseurs, il contribue également à l’indépendance et à la satisfaction des besoins alimentaires. Cet aspect décisif au sortir de la 2è guerre mondiale où la pénurie était de mise, revient aujourd’hui sur le devant de la scène dans un contexte d’accroissement démographique sans précédent de l’humanité.
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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 17:56
C’est suite à la demande des représentants de la grande distribution que le coefficient multiplicateur instauré à la libération a été supprimé par le gouvernement Chirac issu des urnes en 1986.
 
Les arguments des représentants des GMS étaient alors les suivants : L’entrée des pays d’Europe du sud dans le marché commun, les perspectives d’ouverture des frontières extra communautaires inscrites dans les projets européens et du Gatt (devenu aujourd’hui OMC), offraient des possibilités d’achats de marchandises à bas prix voire très bas prix sur le marché mondial avec lesquelles le coefficient multiplicateur ne cadrait pas. En effet, ce dernier obligeait la grande distribution à acheter les produits d’importation à un prix élevé pour pouvoir continuer à dégager des marges correctes. Il contraignait par ailleurs les GMS à appliquer des prix à la revente très faibles sur les produits importés achetés à bas prix. Un sacrilège pour ces tenants du profit maximum à tout prix.
 
Alors que la mondialisation libérale laissait entrevoir aux groupes de la distribution des gisements de profits insoupçonnés jusque là, et alors que venait sur le devant de la scène la montée des affaires faciles et des taux de profit à deux chiffres, pourquoi en effet se priver d’une telle aubaine?
 
Encore fallait il une majorité de députés pour permettre d’aller dans ce sens. C’est le ministre de l’agriculture de l’époque, François Guillaume, ex président de la FNSEA, qui a pris la décision de répondre positivement à la grande distribution en faisant supprimer de la loi le coefficient multiplicateur par la majorité de l’époque. Peu lui importait l’intérêt du monde paysan.
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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 17:52
Contrairement aux autres syndicats agricoles, le Modef n’a jamais lâché la bataille contre la suppression en 1986 du coefficient multiplicateur, et pour son retour dans la loi. L’obstination du Modef, longtemps dans l’isolement et à contre courant, a finalement été suivie par l’action unie des paysans lors de la crise des fruits et légumes de 2004, et permis d’obtenir satisfaction. Le coefficient multiplicateur a été réintroduit dans la loi française en 2005 dans le secteur des fruits et légumes. Mais alors que ce secteur est confronté à des crises de grande ampleur allant jusqu’à nourrir des doutes sur son devenir, la question se pose dès lors de savoir pourquoi le coefficient multiplicateur n’est depuis cette date toujours pas appliqué.
 
Que dit le texte de loi voté par les parlementaires ?
 
Le texte introduit par amendement lors de la discussion de la loi de développement des territoires ruraux en janvier 2005 et voté sous la pression des luttes paysannes par une majorité de députés et sénateurs est le suivant :
 
«  Un coefficient multiplicateur entre le prix d'achat et le prix de vente des fruits et légumes, périssables, peut-être instauré en période de crises conjoncturelles définies à l'article L. 611-4 du code rural ou en prévision de celles-ci. Ce coefficient multiplicateur est supérieur lorsqu'il y a vente assistée. Les ministres de l'Économie et de l'Agriculture fixent le taux du coefficient multiplicateur, sa durée d'application, dans une limite qui ne peut excéder trois mois, et les produits visés après consultation des organisations professionnelles représentatives de la production. Un décret en Conseil d'État détermine les modalités d'application du présent article et les sanctions applicables en cas de méconnaissance de ses dispositions. »
 
On le voit, ce n’est pas le texte de loi en lui-même qui pose problème, ce dernier définissant sans aucune ambiguïté le contenu du coefficient multiplicateur.
 
Nombreux sont ceux qui devant le caractère précis de cette loi ont affirmé que les décrets d’application ne sortiraient jamais, ou encore que ces derniers empêcheraient de rendre le coefficient véritablement opérationnel.
 
Or, bien au contraire, les décrets sont sortis dès juillet 2005, soit moins de 6 mois après la loi, une période relativement rapide en matière de décret d’application. La poursuite des crises et des luttes paysannes y sont pour quelque chose.
 
Que disent les décrets d’application ?
 
Comme prévu par la loi, les décrets et arrêtés ministériels fixent l’ensemble des modalités de mise en oeuvre du dispositif (Arrêté du 24 mai 2005 fixant les modalités d'application de l'article L. 611-4 du code rural concernant les crises, décret n° 2005-769 du 8 juillet 2005 relatif à la mise en oeuvre d'un mécanisme de coefficient multiplicateur entre l'achat et la vente de fruits et légumes, arrêté du 6 juillet 2005 fixant la liste des organisations professionnelles agricoles consultées pour la mise en oeuvre d'un mécanisme de coefficient multiplicateur entre l'achat et la vente de fruits et légumes)
 
Pour résumer ces différents textes, la procédure de mise en route du coefficient multiplicateur est la suivante :
 
1) Il faut qu’il y ait crise avérée sur une production pour que le mécanisme puisse être déclenché. L’Etat a dans cette optique mis en place des indicateurs quotidiens par produit, indicateurs destinés à définir les seuils d’entrée en crise (ces indicateurs sont publics et consultables journellement sur le site internet ministériel « service des nouvelles des marchés ») Le principe de ces indicateurs est le suivant : Le cours du jour de chaque produit est comparé à la moyenne des cours hebdomadaires correspondants des 5 années précédentes. Il y a « crise conjoncturelle » justifiant la mise en route du coefficient multiplicateur :
 
- Si la baisse du prix par rapport à cette moyenne dépasse un certain seuil (-10% pour les nectarines et les pêches ; -15% pour les melons, poires, pommes, raisins de table ; -20% pour les cerises et les fraises ; -25% pour l’ensemble des autres fruits et légumes)
 
- Si cette baisse est suffisamment durable, soit au sens des arrêtés ministériels entre 2 et 5 jours selon les productions.

 2) En cas de crise avérée d’un produit, et avant de prendre une décision, les décrets donnent au ministre de l’agriculture la responsabilité de consulter pour avis les représentants des organismes suivants  (Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) ; Confédération paysanne ; Coordination rurale ; Jeunes agriculteurs (JA) ; Fédération des comités de bassin et des fédérations spécialisées en fruits et légumes (FEDECOM) ; Fédération française de la coopération fruitière, légumière, horticole (FELCOOP) ; Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) ; Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL) ; Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA)
 
3) L’arrêté ministériel du 24 mai précise que les pouvoirs publics ont par ailleurs la charge d’explorer toutes les possibilités d’accord sur les prix à l’amiable entre les parties concernées (distributeurs et fournisseurs). En cas d’échec, les 2 ministres concernés peuvent surseoir eux-mêmes à l’absence d’accord ou de résultat suffisant en instaurant le coefficient multiplicateur.
 
Le ministre de l’agriculture (avec l’accord du ministre de l’économie) reste donc entièrement libre de suivre ou non les avis recueillis ou de juger de l’absence de résultat des négociations. Il reste maître du jeu, et peut même au sens de la loi votée par les parlementaires à tout moment décider d’anticiper une crise grave en mettant en route d’autorité le coefficient multiplicateur.
 
Pourquoi l’absence d’application ?
 
On peut discuter à juste titre de la pertinence des critères fixant les seuils d’entrée en crise, ou même du fait qu’il faut une crise pour mettre en route le coefficient multiplicateur, ou bien encore du fait que le coefficient ne s’applique pas à toutes les productions agricoles.  Mais là n’est pas aujourd’hui le problème immédiat : Le problème c’est que depuis la parution des arrêtés et décrets d’application, innombrables ont été les cas de reconnaissance légale de situations de crise nécessitant la mise en route de la procédure du coefficient multiplicateur et cela pour de nombreux produits. Les derniers en date sont les fraises et durant tout l’hiver dernier les salades, endives, choux-fleurs et poireaux.
 
Or le blocage, car il y bien blocage à l’application de la loi, se situe à 2 niveaux : D’une part au niveau d’Interfel, organisme interprofessionnel chargé d’organiser les relations entre distributeurs et producteurs de fruits et légumes, ce dernier déclarant à chaque crise avérée que des accords satisfaisants pour toutes les parties ont pu être trouvés (promotions ponctuelles, …). Mais il y a blocage aussi de la part du ministre de l’agriculture lui-même dans la mesure où ce dernier n’exige pas d’aller plus loin, et qui face à l’évidence de l’absence de résultat en matière de prix pour les producteurs (ni même dans la plupart des cas pour les consommateurs), refuse de prendre les responsabilités que lui confie pourtant la loi en instaurant d’autorité le coefficient multiplicateur.
 
On entend dire ici ou là qu’il vaut mieux utiliser le coefficient multiplicateur comme une menace dans les négociations plutôt que comme outil effectif, ce dernier étant même taxé d’inefficacité flagrante. Qui peut raisonnablement penser que face à un quasi monopole doté de la capacité de fixer lui-même les prix à sa guise comme l’est la grande distribution, de simples discussions ou mêmes injonctions suffisent ? Seule la loi et son application sans aucune faiblesse peuvent faire bouger les choses dans le bon sens. Et d’ailleurs, à aucun moment depuis le retour du coefficient multiplicateur et la soi disante menace qu’il représenterait, les producteurs confrontés aux crises n’ont vu de changement de comportement de la part de la grande distribution, la situation se serait même plutôt aggravée.
 
Les grands bénéficiaires de cette absence de volonté politique sont les GMS, dont les profits et les dividendes des actionnaires battent année après année tous les records. Face aux crises à répétition et dans un contexte où l’ensemble des organisations professionnelles agricoles se positionne pour une juste redistribution des marges entre tous les acteurs par l’application du coefficient multiplicateur (Modef et JA, suivis par la Confédération Paysanne et la Coordination Rurale, la FNSEA étant sur un registre plus ambigu) on comprend mieux les campagnes incessantes menées par les représentants de la grande distribution contre son application, Jérôme Bédier, président de la FCD en tête. On comprend mieux pourquoi il est indispensable de ne rien lâcher pour son application en cas de crise avérée, afin d’obtenir ensuite son amélioration et son élargissement à l’ensemble des productions.
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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 15:07
Dans sa récente déclaration publique concernant la réforme de l'OCM viticole, Mariann Fisher Boel persiste et signe : Il faut libéraliser à tout prix la production et les marchés viticoles.
 
Ce n'est pas ce qui est présenté par elle comme un recul de Bruxelles, à savoir l'arrachage de 200 000 ha de vignes au lieu des 400 000 ha initialement annoncés, qui y change quoi que ce soit.
 
200 000 ha arrachés sont encore 200 000 ha de trop. Ces surfaces représentent un quart du vignoble français.
 
Avec une prévision de + 2 millions d'hectolitres par an d'ici 2010, le marché mondial du vin est porteur. Tout arrachage constitue une véritable démission face à la concurrence mondiale. Il sera également catastrophique parce qu'il touchera avant tout les vignerons familiaux et remettra en question l'existence de leurs coopératives viticoles.
 
Mais l'arrachage ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Le Modef de Vaucluse tient une nouvelle fois à alerter les viticulteurs et l'opinion sur l'ensemble du projet. Car il y a encore plus grave que l'arrachage dans la proposition de réforme de Bruxelles.
 
Il s'agit d'une entreprise de très grande ampleur de destruction des outils de régulation du marché communautaire et d'alignement de nos productions sur les pratiques viticoles et commerciales du nouveau monde.
 
L'objectif de Bruxelles est de remettre en cause ce qui fait l'identité et la force des vignerons sur le marché communautaire et mondial, à savoir les AOC, en les remplaçant par des produits commerciaux banalisés, sans contenu lié au terroir et au savoir faire vigneron, en les remplaçant par des produits industriels.
 
Nous ne sommes pas en mesure d'être concurrentiels avec le nouveau monde sur le bas de gamme. Loin de résoudre la crise viticole, ce projet constituera une remise en cause des efforts du monde viticole en matière de qualité et ne pourra qu'accélérer les délocalisations et aboutir à un véritable désastre économique, social et territorial.
 
Des milliers d'emplois directs et induits sont en jeu. Les seuls bénéficiaires de ce projet seront les pays producteurs du nouveau monde, les sociétés de négoce international, la grande distribution, et les spéculateurs immobiliers.
 
L'échéance du 4 juillet, date d'annonce définitive de la réforme, est devant nous. Il faut tout faire pour empêcher l'application de ce projet. Le Modef de Vaucluse appelle l'ensemble des vignerons et de leurs organisations à se mobiliser et à se rassembler.
 
Le Modef de Vaucluse renouvelle ses exigences :
 
-       La suppression définitive du plan d'arrachage, dont le coût direct représente plus d'1 milliard d'euro de fonds communautaires, sans parler du coût économique, social et territorial ou même environnemental induit.
-       L'affectation de ces sommes à un vaste plan de conquête de marchés
-       L'application de la préférence communautaire
-       Le maintien des AOC et des droits de plantation, l'interdiction des vins de marque, de mélange, des moûts importés et des copeaux de bois
-       L'interdiction des DPU (droits à paiement unique) dans la viticulture
-       L'encadrement des pratiques de la grande distribution par l'instauration du coefficient multiplicateur et la suppression des marges arrières.
 
Le Modef de Vaucluse
 
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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 17:26
De nombreux éleveurs des Hautes Alpes ayant terminé leur CTE ont été induits en erreur sur les nouveaux critères se rapportant au cahier des charges de la nouvelle Phae et mal informés n’ont pas déposé de demande.
 
Le Modef des Hautes Alpes lance un appel aux exploitants concernés afin qu’ils réexaminent leur décision.
 
Le critère incriminé du cahier des charges concerne les possibilités de déplacement ou de retournement des prairies temporaires, au taux maximum de 20% des surfaces engagées.  
 
L’information diffusée à tort indiquait que ce taux était calculé par rapport au total des prairies temporaires et permanentes engagées en Phae, ce qui en effet était totalement dissuasif dans la mesure où cela ne laissait quasiment aucune possibilité de gestion des prairies temporaires au cours des 5 années du contrat, transformant de fait ces dernières en prairies permanentes.
 
Après soumission par le Modef de ce problème aux services de la DDAF des Hautes Alpes, il apparaît finalement que la formulation insuffisamment claire du cahier des charges national était à l’origine de cette information erronée.
 
Les services de la DDAF ont bien confirmé au Modef que le taux de 20% devait être calculé en rapportant le total des prairies temporaires engagées en Phae par rapport au total des surfaces engagées, prairies temporaires et permanentes, landes, parcours et estives comprises, et non pas uniquement par rapport aux prairies.
 
Cette précision change considérablement la donne car elle ouvre la possibilité - comme dans le cadre des CTE - de gérer au mieux ses prairies temporaires en fonction des impératifs de production.
 
Rappelons à toutes et tous que les demandes doivent être impérativement déposées à la DDAF avant le 15 mai prochain.
Le Modef des Hautes Alpes
 
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