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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 10:15
DSC_2324.jpgAprès 5 jours de lutte les producteurs de salades ont levé lundi le blocage du Min de Châteaurenard et redémarré leur récolte. La satisfaction d’avoir relevé la tête et obtenu une certaine remontée des cours  (0,30 euro pièce lundi et mardi dernier au lieu de 0,10 -0,15 avant le mouvement) est néanmoins mêlée au sentiment que rien n’est réglé sur le fond.
 
Bien que les cours ne soient pas remontés au niveau demandé, c'est-à-dire 0,40 euro pièce, de quoi pouvoir vivre dignement de leur travail, les producteurs de salades provençaux ont arrêté leur mouvement. Malgré les appels à l'élargissement de l'action et l'organisation d'une manifestation à Marmande par le Modef du Lot et Garonne,  l’absence de solidarité de la part des producteurs des autres régions de France pour cesser les apports et faire bloc nationalement face aux centrales d’achat a pesé lourd dans la balance.
 
Les centrales d’achat et les grands négociants ont profité de cette désunion pour mettre la pression en jouant le chantage. « Si vous continuez le mouvement, nous nous approvisionnerons ailleurs et vous perdrez définitivement les marchés ». Dans un contexte de croissance rapide des salades du fait du climat exceptionnellement doux pour la saison, le risque de voir perdre durablement l’écoulement de leurs produits a fini par persuader les plus déterminés à reprendre leur activité. 
 
Tous les producteurs sont néanmoins convaincus d’une chose : Si les cours ont remonté, rien n’est réglé sur le fond.
 
Cet avis unanime n'a d'ailleurs pas tardé à être confirmé. Après l’embellie sur les prix de lundi et mardi dernier, les cours diminuent de nouveau (0,25 à 0,23 euro mercredi).
 
La décision du ministre de commanditer une enquête à la Dgccrf sur les marges des intermédiaires et la table ronde ministérielle annoncée vendredi à Paris laissent entrevoir une issue sur le fait que l’Etat va prendre ses responsabilités en décidant les indispensables mesures d’encadrement des marges des distributeurs attendues par les producteurs.
 
Au nom du Modef des Bouches du Rhône et du Vaucluse, Daniel Roche et Marianne Bonebeau demandent que le ministre s’engage lors de la table ronde de vendredi :
 
-       à activer immédiatement le coefficient multiplicateur sur les salades -comme la loi de 2005 le prévoit-, ainsi que sur l’ensemble des autres productions gagnées depuis plusieurs jours par la crise (chou fleur, endives, oignons, poireaux) (voir ici les indicateurs ministériels). Il s’agit de réduire les marges abusives et d’encadrer les pratiques spéculatives de la grande distribution, mesure seule en capacité de répondre aux crises qui se succèdent depuis maintenant 4 ans.
-       A interdire dans loi « Chatel 2 » actuellement en préparation la vente à perte afin de permettre aux producteurs de vivre de leur travail.
-       En mettant en place un dispositif de régulation et de contrôle des importations à bas prix au moment où les productions nationales sont en cours de récolte.
 
La balle est dans le camp du gouvernement. La question se pose de savoir si on veut ou non garder des paysans en France. Sans action résolue de l’Etat pour mettre de la justice en faveur des fournisseurs agricoles de la grande distribution et des consommateurs de produits alimentaires, il est illusoire de penser qu’on pourra résoudre les problèmes.

 

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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 15:42
undefinedFace à la poursuite depuis maintenant plus d’un mois de la chute des cours de la salade et devant l’absence de réaction de la FDSEA et des pouvoirs publics, les producteurs ont décidé de s’unir et de prendre les choses en main.
 
Près de 400 d’entre eux ont pris solidairement la décision d’arrêter de récolter et de suspendre la livraison de leur production au MIN de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), principale plateforme régionale de transaction de salades, ainsi qu’aux expéditeurs. Ils appellent à poursuivre l’action tant que des mesures ne seront pas prises par le gouvernement en direction de la grande distribution pour faire remonter les cours et cesser les ventes à perte.
 
Afin que cette action ne puisse être contournée, ils ont décidé depuis 4 h 30 ce matin le blocage du marché d'intérêt national (MIN) de Châteaurenard, Une décision grave mais à la hauteur de la situation. Il s’agit de la deuxième crise consécutive de la salade après celle de l’an dernier. Des centaines de producteurs sont en situation de dépôt de bilan, sans compter ceux qui ont déjà arrêté.
 
La Msa des Bouches du Rhône, qui couvre la principale zone de production régionale de salades, avait accordé l’an dernier des échéanciers et des reports des cotisations sociales. Elle se voit contrainte de faire la même chose aujourd’hui, une situation totalement ingérable.
 
Les producteurs de salade en lutte demandent aux pouvoirs publics :
 
-       la mise en place immédiate du coefficient multiplicateur inscrit dans la loi - mais toujours inappliqué - afin de faire remonter les cours et de faire baisser les prix aux consommateurs
-       La moralisation des pratiques de la grande distribution (interdire les marges arrière et la vente à perte, les ententes illicites)
-       Des calendriers d’importation afin de ne pas télescoper les productions régionales.
-       Harmoniser les normes phytosanitaires européennes en les alignant vers le haut sur les normes françaises. Dans l’attente de cette harmonisation, contrôler sévèrement les importations de fruits et légumes et suspendre toute importation qui ne correspondrait pas aux normes phytosanitaires nationales.
 
Ils appellent tous les producteurs à être solidaires, à poursuivre la grève des apports au moins jusqu’à lundi 3 mars et à rester mobilisés pour continuer à bloquer le Min de Châteaurenard.

Le Modef des Bouches du Rhône et de Vaucluse, dont les militants sont présents dans l’action, apportent leur plus total soutien aux producteurs en lutte et demandent que les pouvoirs publics répondent en urgence aux revendications. Au moment même où les prix flambent dans les grandes surfaces, les paysans ne peuvent plus vivre de leur travail. Les responsables du Modef réaffirment la nécessité de la mise en place par l'Etat des mesures demandées par les producteurs  pour contraindre la grande distribution à modifier ses pratiques vis-à-vis des fournisseurs et des consommateurs.
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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 12:44
undefinedLes prix des produits alimentaires affichés dans les grandes surfaces ont grimpé en moyenne de 2,39% en janvier, selon une étude du cabinet Nielsen Panel International. Il s'agit de la quatrième hausse mensuelle consécutive, mais également de la plus forte, les prix de l’alimentation ayant déjà augmenté de 0,7% en octobre, de 0,43% en novembre et de 1,42% en décembre, avec notamment une forte augmentation du prix du pain (+7,1%). Depuis le mois de septembre dernier ce mouvement  ininterrompu de valse des étiquettes représente une hausse moyenne supérieure à 5%, touchant de nombreux produits de première nécessité, en particulier ceux à base de lait ou de céréales. D’après 60 millions de consommateurs, la moitié des produits alimentaires ont enregistré une envolée des prix comprise entre 5 et 48% sur cette période.  Selon l’Insee, il faut remonter à mai 1992 pour trouver d’aussi fortes augmentations des prix alimentaires en France.  Une évolution inquiétante qui ne touche pas la plupart des autres pays européens.
 
Un mouvement qui s’étend désormais aux produits « premier prix » et devrait se poursuivre.
 
Selon l’étude du cabinet Nielsen, les hausses du mois de janvier ont été plus importantes dans les hypermarchés (+2,41% en moyenne) que dans les supermarchés (+2,33%), mais elles ont été plus sensibles encore dans les magasins de hard discount (+3,76%) magasins appartenant rappelons le aux principaux groupes de la distribution.
 
Durant le dernier mois ce sont les produits alimentaires dits de « premiers prix » (+3,63%) et ceux sous marque de distributeur (MDD) (+3,1%) qui ont enregistré les hausses les plus élevées, tandis que les produits alimentaires des grandes marques n’ont augmenté pour leur part que de 1,29%.
 
Toujours selon le cabinet Nielsen, les hausses de janvier ont très fortement porté sur certains produits de première nécessité : +13,17% en moyenne pour les œufs (dont +22,10% pour les premiers prix, +20,27% pour les MDD et +8,44% pour les grandes marques) et +11,44% en moyenne pour les pâtes alimentaires, (dont +28,30% pour les premiers prix, +13,11% pour les grandes marques et +12,91% pour les MDD)
 
En décembre dernier, les œufs et les pâtes alimentaires de premier prix avaient déjà fortement augmenté, respectivement de 21% et de plus de 30%.
 
Mais les hausses de janvier ont également concerné les farines et semoules (+ 6,84%  en moyenne, dont +22% pour les premiers prix, +9,11% pour les MDD et +5,29% pour les grandes marques), ainsi que le beurre (+8,88% en moyenne), le riz (+7,35%), les fromages (+6,81%) et les yaourts et desserts lactés (+6%).
 
Selon Olivier Desforges, président de l'Institut de liaison et d'études des industries de consommation, le renchérissement des produits alimentaires devrait continuer à progresser pendant le premier semestre 2008. Nielsen prévoit également de son côté une poursuite de l'augmentation des prix des produits alimentaires en France durant les prochains mois, avec un pic à +4% en avril. Des prévisions confirmées par Michel Edouard Leclerc qui annonce pour sa part de nouvelles hausses moyennes de l’ordre de 4% dans ses magasins.

Pourquoi cette flambée des prix ?
 
La grande distribution et la plupart des commentateurs et des médias incriminent l’augmentation des matières premières céréalières et du lait pour expliquer cette hausse vertigineuse des prix à l’étal.
 
Certes, en raison d’un déficit mondial de production et de stocks et de mouvements spéculatifs les cours des céréales ont connu une forte progression depuis le début de l’été 2007 (+97% pour le blé par exemple), conduisant à une augmentation des coûts de production pour les éleveurs laitiers, pour les éleveurs d’animaux destinés à la boucherie ou la production d’œufs, ainsi que pour les produits transformés à base de viande, lait, œufs et céréales.
 
Certes encore, du fait d’une pénurie européenne et mondiale, les cours du lait ont assez sensiblement progressé (+15 à 20%) depuis quelques mois.
 
Mais le poids de la hausse du prix des céréales et du lait, aussi importantes soient elles, doit à double titre être fortement relativisé :
 
1)    Les éleveurs en particulier familiaux ne sont pas fous. Nombre d’entre eux intègrent une production de céréales sur leur exploitation et n’en achètent sur le marché qu’en cas de nécessité (surfaces cultivées insuffisantes, mauvaise récolte, ou encore en fonction de certains besoins des animaux, mise bas, maladie,….). Ces achats ne représentent en général que 10 à 40% de la consommation de leur troupeau, voire même rien du tout pour ceux qui couvrent la totalité de leurs besoins. Si le prix des céréales a nettement augmenté il ne doit donc pas être répercuté dans la même proportion pour les produits alimentaires issus de l’élevage, loin de là.
2)    La part des matières premières agricoles dans le prix de revient des produits transformés est faible voire très faible. Le blé représente par exemple 3% du prix du pain, l’augmentation du prix du blé aurait donc du se traduire par une hausse de 1,7% du prix de celui ci, alors qu’elle a représenté plus de 7%. Même chose pour le prix du lait : Ce dernier ne rentre que pour 10 à 30% dans le prix de revient des produits laitiers transformés, les hausses ne devraient donc pas excéder 5%,  très loin des 20 voire même plus de 40% enregistrés sur de nombreux produits. 
 
A qui profitent les hausses ?
 
Devant la valse des étiquettes des produits alimentaires dans les grandes surfaces les paysans n’en croient toujours pas leurs yeux.
 
En dehors des gros céréaliers qui ont connu en 2007 une amélioration sensible de leur revenu, la plupart des autres producteurs voient en effet au mieux la rémunération de leur travail stagner et dans de nombreux cas chuter.
 
Les petits céréaliers par exemple n’ont pas enregistré une hausse importante de leur revenu, du fait notamment de l’envolée des produits pétroliers et des engrais.
 
Les éleveurs d’animaux pour la viande sont de leur côté doublement confrontés à des baisses des cours (jusqu’à - 20% pour les broutards) et à la hausse des coûts de production (gazole, engrais, compléments alimentaires pour le bétail notamment). Les éleveurs de porcs, de moutons, de bovins ont perdu entre 20 et 35% de revenu durant l’année 2007.
 
Si les producteurs laitiers s’en sortent actuellement un peu mieux que les autres éleveurs grâce à la hausse récente du prix du lait, cette amélioration est encore loin de rattraper les prix bas qui ont sévi durant les trois dernières années. Cette hausse ne fait par ailleurs en général que compenser l’explosion des coûts de production.
 
Si l’immense majorité des paysans subissent baisses des prix et de revenu et que les produits alimentaires flambent, la question se pose dès lors de savoir où va l’argent des consommateurs.
 
Une récente étude publiée en octobre 2007 par la documentation française apporte un éclairage décisif sur cette question en indiquant que quelque soit le niveau de valeur ajoutée des produits agricoles (produits bruts ou transformés, produits de bas de gamme ou labellisés), c’est la grande distribution et elle seule qui depuis de nombreuses années en récupère sans partage une part toujours croissante.
 
De 20% il y a 20 ans, la part moyenne des producteurs agricoles et des éleveurs dans le prix final de leurs produits au consommateur est passée aujourd’hui à 10%, celle des entreprises de transformation indépendantes des groupes de la distribution (dont une très large majorité de PME) de 40 à 35%, et celle des grands distributeurs de 40 à 55%.
 
Contrairement à une idée reçue, les aides communautaires distribuées depuis 1992 aux producteurs et éleveurs pour faire face aux baisses de prix continues ne changent rien à cette tendance. Elles sont de fait elles mêmes indirectement récupérées par les groupes de la distribution.

 

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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 12:41
La nouvelle réglementation applicable depuis le 1er décembre 2007 à l’ensemble des fromages (voir ici le décret n°2007 – 628 du 27 avril 2007) introduit notamment l’obligation de mentionner sur l’étiquette la teneur en matière grasse du produit prêt à la consommation au lieu de la teneur exprimée jusqu’ici par rapport à la quantité de matière sèche.  Cette nouvelle disposition réglementaire est inadaptée aux fromages fermiers et risque d’aboutir à une agro industrialisation du secteur et à la disparition de la qualité et du savoir faire fermiers.
 
Les objectifs de la nouvelle réglementation
 
La nouvelle réglementation part en quelque sorte d’une bonne intention. Son objectif est en effet de donner une meilleure information aux consommateurs sur le pourcentage de matière grasse réellement contenu dans un produit fromager. La mention de matière grasse par rapport à la matière sèche de l’ancienne réglementation induisait en effet le consommateur en erreur, par exemple entre les fromages frais qui contiennent relativement peu de matière sèche et les fromages secs qui en contiennent beaucoup.
 
Avant la nouvelle réglementation, les consommateurs pouvaient donc acheter du fromage dont l’étiquette mentionnait un taux légal de matière grasse faible mais qui était en réalité plus élevé.
 
L’indication du taux de matière grasse réel est donc une bonne chose, car cela interdit notamment à certains gros industriels du fromage de tromper les consommateurs comme c’était le cas jusqu’ici.
 
Une inadaptation pour les fromages fermiers
 
Mais les nouvelles règles posent de réelles difficultés d’application pour les producteurs de fromagers fermiers du fait de la grande variabilité du taux de matière grasse de leurs fromages, liée notamment aux variations saisonnières de composition du lait, aux méthodes de fabrication ou à l’effet de la dessiccation en fonction du stade d’affinage.
 
Le Centre Fromager de Carmejane (Alpes de Haute Provence) a mené une étude en 2007, basée sur des mesures de taux de matière grasse sur des fromages fermiers de la région Paca à différents moments de la saison et à différents stades d’affinage. Les résultats de cette étude montrent de façon objective l’énorme variabilité des taux sur des fromages de même technique de fabrication et de même espèce laitière, cette variabilité rendant impossible la fixation de « valeurs de référence » à appliquer par les fromages de même type. D’autres études menées dans d’autres régions de France aboutissent au même résultat.
 
Il est donc impossible à un producteur de fromages fermiers de donner une information pertinente sur une étiquette, y compris en terme de « référence », tant les variations peuvent être importantes. Même la réalisation d’analyses de matière grasse très régulières et l’utilisation de plusieurs jeux d’étiquettes comme le suggère la nouvelle réglementation conduiraient à fournir la plupart du temps une information fausse au consommateur, ce qui est contraire à l’objectif du nouveau dispositif législatif.
 
L’industrie fromagère n’est pas touchée par ce problème car elle réalise un produit standardisé. Elle peut même tout à fait ajouter ou retirer de la matière grasse et se mettre en conformité avec la législation. Mais est ce encore réellement du fromage ?
 
En partant d’un problème réel, celui des abus possibles de l’industrie fromagère vis-à-vis du consommateur à propos de l’indication de matière grasse, la nouvelle réglementation affaiblit de fait les producteurs fermiers qui ne peuvent techniquement répondre même s’ils le veulent, aux exigences de la nouvelle réglementation.
 
Les demandes de la profession
 
La DGCCRF, le service de la concurrence et des fraudes, s’appuie sur la nouveauté réglementaire pour supprimer une tolérance qu’elle accordait jusque là aux producteurs fermiers et qui consistait à pouvoir utiliser sur les étiquettes la mention « matière grasse non précisée »
 
La fédération nationale des éleveurs de chèvres, la principale représentation syndicale des fromagers fermiers au niveau national, a informé la DGCCRF à de multiples reprises du caractère inadapté de la nouvelle réglementation pour les fromages fermiers.
 
Elle a demandé que les producteurs fermiers puissent être autorisés, s’ils le souhaitent, à ne pas indiquer de valeur de matière grasse sur les étiquettes, comme c’est le cas aujourd’hui pour les fromages AOC. En effet, les fromages AOC ne sont pas concernés par l’obligation d’étiqueter la matière grasse, leurs cahiers des charges précisant une valeur de matière grasse minimale ou maximale. Il est donc accepté que cette valeur définie ne soit pas à repréciser systématiquement sur les étiquettes.
 
Cette proposition a jusqu’ici été refusée par la DGCCRF.
 
L’échéance du 1er décembre 2007 est dépassée
 
Les producteurs de fromages fermiers avaient la possibilité d’utiliser leurs éventuels anciens stocks d’étiquettes jusqu’au 1er décembre 2007, date d’entrée en application de la nouvelle réglementation. Cette échéance est aujourd’hui dépassée et aucune solution concrète n’a été trouvée.
 
Au regard de la transparence due aux consommateurs la profession fromagère fermière de la région Paca continue de refuser la fixation de valeurs de référence, l’étude effectuée par le Centre Fromager de Carmejane ayant montré que cela n’aurait aucun sens tant les variations peuvent être importantes et rapides.  
 
La mise en place d’analyses de laboratoire individuelles visant à donner une information régulière est d’autre part inenvisageable sur un plan pratique comme sur un plan financier dans le cadre d’une production fermière.
 
Les représentants de la profession proposent donc que les fromagers fermiers puissent utiliser « une mention » sur leurs étiquettes à la place d’une valeur chiffrée de taux de matière grasse. Cette mention devrait permettre d’exprimer le fait que le fromage fermier est réalisé à partir de lait non standardisé, en particulier non écrémé.
 
La mention « au lait cru entier » est proposée, mais les responsables indiquent qu’ils sont ouverts à d'autres formulations. Une définition officielle de cette mention et de ses implications en terme de teneur en matière grasse, y compris en terme de variabilité, doit être établie en accord avec l’administration, sur le modèle des fromages AOC, dans le cadre soit d’une révision du décret, soit d’une note de service de l’administration en vue d’interpréter le décret dans un sens positif.
 
Vers une restructuration du secteur fermier ?
 
Si aucun compromis n’était trouvé on assisterait à une restructuration du secteur des fromages fermier. Le producteur fermier devra en effet effectuer des analyses extrêmement fréquentes, posséder un jeu d’étiquettes innombrables : comment supportera t-il ce surcoût de frais et ce surcroît de travail ?  Seules pourront résister de très grosses exploitations fromagères, voire des exploitations sous traitantes de grosses sociétés industrielles. La nouvelle réglementation permettrait finalement de libéraliser le secteur fromager fermier sans toucher au mot « fromage fermier » mais en faisant en sorte que celui-ci ne soit plus produit que par très peu de fromagers, fermiers de nom, mais industriels de pratique. Que peut il rester à l’avenir des paysans et de la spécificité de leur produit dans ce contexte ?
 
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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 16:45
La crise de la salade se poursuit. Après une légère remontée des prix à la production début février, hausse toutefois insuffisante pour couvrir les prix de revient, les cours plongent de nouveau depuis le 12 février. Face à l’inertie des pouvoirs publics, les responsables du Modef de Vaucluse et des Bouches du Rhône ont immédiatement réagi en organisant une action commune.
 
Les cours chutent de nouveau
 
C’est avec un sentiment de colère que les producteurs de salade voient de nouveau les cours chuter, colère d’autant plus justifiée que depuis maintenant un mois leurs produits ne se sont jamais vendus au dessus des prix de revient, situés à 30 centimes pièce en moyenne.
 
Le prix des laitues et batavias de 1ère catégorie payé au producteur se situait à 25 centimes pièce le 11 février. Il a atteint 20 centimes le 14 février, et continuait à baisser à 18 centimes le 15.
 
Les prix au consommateur ne bougent pas
 
Malgré l’effondrement des cours les prix affichés dans les rayons de la grande distribution n’ont pas varié : autour d’un euro pièce en moyenne, bien souvent sur des produits, non pas de 1ère catégorie, mais de mauvaise qualité.
 
Alors que les marges représentent 5 à 10 fois le prix payé au producteur et que dans l’immense majorité des cas il n’y a pas d’autre intermédiaire entre le producteur et le consommateur que la grande distribution, la question se pose de savoir où va cet argent.
 
Le Modef réagit
 
Dès l’annonce de la nouvelle plongée des cours, Modef de Vaucluse et des Bouches du Rhône ont immédiatement décidé de réagir en organisant le 14 févier une opération vérité des prix, et en demandant en urgence une audience au Préfet.
 
Une trentaine de producteurs ont investi successivement les rayons fruits et légumes de 2 grandes enseignes de la région avignonnaise pour y acheter des salades. Le but de cette opération était de porter ces achats tickets de caisse à l’appui au Préfet de Vaucluse afin que celui-ci puisse de lui-même constater la réalité des marges abusives pratiquées par les grandes enseignes.
 
Ils ont profité de l’occasion pour remplir le panier destiné au Préfet de courgettes, aubergines, fraises, haricots verts et coco, tomates, pois gourmands, brocolis, épinards, salades, poivrons, artichauts importés d’Espagne ou du Maroc, ou encore de poireaux de Belgique qui inondaient les rayons des 2 magasins visités.
 
Une délégation reçue en préfecture
 
La délégation de producteurs conduite par Marianne Bonebeau, présidente du Modef de Vaucluse et Daniel Roche, président du Modef des Bouches du Rhône a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet, accompagné du directeur adjoint de la DDAF.
 
Après avoir fait constater les marges scandaleuses pratiquées sur les salades, les représentants du Modef ont demandé la mise en place immédiate du coefficient multiplicateur prévu par la loi, « une mesure simple qui permettrait de faire remonter les prix au producteur et baisser les prix au consommateur ».
 
La réponse des représentants de l’Etat a été qu’ils transmettraient cette demande au ministre de l’agriculture, tout en indiquant que le « coefficient multiplicateur est plus efficace comme arme de dissuasion dans les négociations des producteurs avec la grande distribution que comme outil réel ». Une réponse totalement insatisfaisante qui s’apparente à de la provocation alors que les producteurs disparaissent les uns après les autres et que des millions de français n’ont plus les moyens d’acheter de fruits et légumes. « Le coefficient multiplicateur est inscrit dans la loi depuis 2005 et sa prétendue menace n’a à aucun moment permis d’éviter les graves crises qui se sont succédées depuis ou de faire baisser les prix au consommateur. Encore moins dans la crise que traverse actuellement la salade » ont argumenté les membres de la délégation.
 
Le grave problème des importations
 
Les syndicalistes ont ensuite abordé, de nouveau preuve à l’appui, la question des importations massives de produits à bas prix. « Ces importations posent un triple problème » ont-ils insisté : « celui de la concurrence déloyale imposée aux producteurs locaux en terme de prix », « mais également celui des normes phytosanitaires moins exigeantes dans les pays qui nous vendent ces produits, ce qui pose un très grave enjeu de santé publique » et enfin « celui du fait que ces importations n’aboutissent pas à faire baisser les prix au consommateur »
 
« 400 produits phytosanitaires dangereux pour la santé ou l’environnement ont à juste titre été interdits depuis plusieurs années en France » ont indiqué les membres de la délégation, « mais ils continuent d’être autorisés en Espagne ». « Cela signifie non seulement des contraintes de travail plus élevées mais aussi des coûts de production supérieurs de 40% pour les producteurs français, aggravant encore la concurrence déloyale des produits importés »
 
« Mais cela met également en péril la santé des consommateurs » ont expliqué les représentants syndicaux, pour exiger au nom des risques sanitaires des mesures immédiates de suspension des importations intra et extracommunautaires tant que les normes phytosanitaires françaises ne seront pas respectées et pour demander que les passe droits phytosanitaires de certains pays comme l’Espagne au sein de la communauté soient immédiatement remis en cause.
 
Les représentants de l’Etat ont indiqué que les pouvoirs publics étaient en train de travailler sur ce sujet et qu’ils transmettraient la demande du Modef au Ministre de l’agriculture.
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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 13:49
Les fédérations Modef de la région Paca apportent leur plus total soutien aux salariés de la grande distribution en grève le 1er février pour leurs revendications.
 
Paysans, salariés, consommateurs, nous subissons tous la loi de ces féodalités d’un autre âge. Jusqu’où cela ira-t-il ?
 
Actuellement, les cours de la salade s’effondrent, les producteurs vendent le fruit de leur travail à perte et malgré cela les prix aux consommateurs restent abusivement élevés, jusqu’à 10 fois le prix d’achat au producteur.
 
Les crises agricoles qui se sont succédées depuis le début des années 2000 du fait des pratiques des grandes enseignes ont abouti à la disparition de 5000 paysans rien qu’en région Paca. L’équivalent du plan « social » d’Airbus.
 
Les délocalisations massives de productions agricoles vers les pays à bas coût de main d’œuvre ne règlent rien : Les prix restent élevés pour le consommateur. Plus grave encore, les produits alimentaires importés ne possèdent pas nos normes en matière de produits phytosanitaires et d’environnement.
 
Ils nécessitent un transport de plus en plus coûteux du fait de la hausse du pétrole et préjudiciable en matière d’effet de serre.
 
La grande distribution peut se parer de toutes les vertus. Son bilan est catastrophique pour les fournisseurs, pour ses salariés et pour les consommateurs.
 
Il est temps, grand temps que le pouvoir politique prenne ses responsabilités en arrêtant les passe droits, en encadrant de manière ferme par la loi les agissements intolérables de la grande distribution et en réglementant sévèrement les importations de produits alimentaires.
 
Daniel Roche, président du Modef Paca
Contact : 06 14 89 62 19
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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 12:58
Depuis plusieurs jours les cours de la salade sont en chute libre et se situent à des niveaux jamais atteints. La batavia 1er choix est par exemple actuellement payée au producteur entre 15 et 18 centimes d’euro pièce, le second choix entre 8 et 10 centimes. La tendance est identique pour les laitues, et cela alors que les prix de revient moyens se situent autour de 30 centimes pièce. Il est impossible de continuer à travailler dans de telles conditions de vente à perte.
 
La situation est d’autant plus scandaleuse que les prix dans les rayons des grandes surfaces ne bougent pas.
 
Alors que depuis une dizaine de jours les cours s’effondrent, les relevés effectués dans plusieurs enseignes par les militants du Modef montrent que les prix à l’étal restent invariablement calés autour de 1,10/1,20 euro pièce sur le premier choix, soit 6 à 7 fois le prix payé au producteur.
 
Des baisses de prix sont certes appliquées sur les salades dans certaines enseignes mais elles concernent du second voire même du 3è choix. Ces produits de moins bonne qualité sont vendus aux consommateurs 80 centimes pièce, soit 8 à 10 fois le prix payé au producteur !
 
Cela est inacceptable. Il faut arrêter les passes droits offerts à la grande distribution. La loi prévoit en effet que dans ce type de situation, le coefficient multiplicateur, instrument destiné à assainir le marché en encadrant les marges des distributeurs soit déclenché par les pouvoirs publics voir ici.et ici
 
Alors que des milliers de producteurs vendent à perte et que les consommateurs sont littéralement rackettés, une nouvelle fois qu’attend le ministre pour agir ?
 
Le Modef des Bouches du Rhône renouvelle ses 3 propositions pour moraliser les pratiques de la grande distribution :
 
-       Instaurer immédiatement le coefficient multiplicateur inscrit dans la loi
-       Interdire la vente à perte
-       Interdire les marges arrière
 
Le Modef rappelle que ces propositions de simple bon sens ne coûtent pas un centime ni au budget de l’Etat ni au contribuable.
 
Le Modef des Bouches du Rhône
Contact : Daniel Roche 06 14 89 62 19
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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 12:20
Alors que le gouvernement s’apprête à lancer une vaste réorganisation de l’ensemble des services de l’état en matière d’agriculture et de ruralité (voir ici page 4), les représentants du Modef paca et de la CGT Onigc Aup se sont rencontrés afin d’échanger leurs informations. A l’issue de cette réunion les deux syndicats ont adopté un communiqué commun lançant un appel à la concertation.
 
«  L’annonce sans réelles précisions du plan de modernisation des administrations agricoles est loin de rassurer les agriculteurs et les salariés des administrations concernées.
 
On ne connaît ni le bénéfice comptable attendu, ni si et comment les besoins des professionnels agricoles, des collectivités locales, comme des salariés des administrations vont être assurés.
 
Compte tenu de l’à priori exclusivement comptable qui semble animer ce projet, ne prend on pas le risque de détruire ce qui est efficace au regard des besoins des agriculteurs, du monde rural et des personnels des administrations ?
 
Dans ce contexte, les craintes les plus vives se font jour quand à l’avenir du service public agricole et rural de proximité, et des missions de l’Etat elles mêmes en ce qui concerne le soutien aux agriculteurs et aux collectivités rurales et plus largement pour la souveraineté et la sécurité alimentaire de la nation et l’équilibre des territoires ruraux.
 
Nous ne disons pas qu’il faut jeter l’argent des contribuables par les fenêtres, ni que le principe de modernisation est inacceptable en soi.
 
Mais pour moderniser réellement ne faut il pas partir de la situation et des besoins réels ? Ne faut il pas d’abord effectuer un bilan précis des expérimentations en cours (fusion DDA/DDE dans 8 départements, transferts de services et compétences DDAF/DRAF dans certaines régions comme Paca, rapprochements de certains offices,…) ? Or ce bilan n’a pas été entrepris jusqu’ici.
 
N’y a t il pas matière à une large consultation avec tous les acteurs concernés, professionnels agricoles, personnels des administrations et élus du monde rural ?
 
Les annonces médiatiques, l’absence de concertation font grandir l’inquiétude sur la fébrilité et l’improvisation qui paraissent être à la base de ce projet.
 
Les représentants du MODEF Paca et de la CGT Onigc Aup réunis à Avignon le 11 janvier demandent aux pouvoirs publics qu’un bilan préalable des expérimentations soit engagé et qu’une concertation soit décidée au plus vite avec les organisations professionnelles agricoles, les organisations de salariés des administrations et les élus locaux.
 
Ils appellent l’ensemble des organisations agricoles, de salaries et des élus concernés à se joindre à cette démarche pour l’obtention d’une concertation »
 
                                    Daniel Roche                                               Ghislaine Chachou
                                    Président du Modef Paca                                 Déléguée régionale CGT Onigc Aup de Marseille
                                    06 14 89 62 19                                               04 91 13 03 60
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7 janvier 2008 1 07 /01 /janvier /2008 14:27
Le 18 décembre dernier la Cour d’appel de Grenoble a confirmé la condamnation de plusieurs membres d’un groupe organisé poursuivis pour trafic et usage d’anabolisants sur des veaux d’élevage de la région Rhône Alpes.
 
C’est en avril 1999 que des contrôles de la DSV et de la DGCCRF confirmaient les présomptions portant sur l’usage de substances de croissance interdites chez 2 éleveurs de veaux drômois.
 
L’enquête révélera que ces éleveurs faisaient partie d’un système agro industriel intégré dans lequel l’intégrateur/négociant, la société motelloise d’élevage (Somotel), fournissait les bêtes, la nourriture et le suivi sanitaire.
 
Elle dévoilera que la Somotel était une des principales sociétés d’intégration de veaux de Rhône Alpes, avec une cinquantaine d’élevages sous contrat et une production d’environ 20000 veaux par an.
 
Elle montrera également que cette société était à la tête d’un véritable trafic, administrant sous couvert de suivi vétérinaire anabolisants et hormones de croissance aux animaux, voire fournissant directement les produits interdits à certains éleveurs.
 
3 syndicats agricoles, le Syndicat national de la vitellerie (éleveurs de veaux), le Modef de la Drôme, la Confédération Paysanne Rhône Alpes ainsi que 2 associations de défense de consommateurs, l’UFC que Choisir et l’Association Consommation Logement et Cadre de vie, se portaient partie civile.
 
Le 18 juillet 2006 le tribunal de Valence condamnait le responsable de la Somotel à deux ans de prison dont six mois avec sursis, à une amende de 20000 euro et à des dommages et intérêts. 
 
6 complices de ce trafic étaient également condamnés à des amendes et à des dommages et intérêts.
 
Le dirigeant de la société ainsi que 2 des autres condamnés firent appel de ce jugement.
 
L'arrêt rendu par la cour d’appel de Grenoble le 18 décembre dernier a non seulement confirmé mais renforcé le jugement rendu en première instance.  Le responsable de la Somotel s’est vu appliquer une peine de trois ans de prison dont un an avec sursis et une amende de 50000 euro, la sanction à l’égard des complices étant maintenue.
 
Les dommages et intérêts ont été confirmés : 20000 euro pour chaque organisation de consommateurs et 10000 euro pour chaque syndicat agricole.
 
Le MODEF se félicite de l'arrêt rendu: par leurs pratiques criminelles, ces trafiquants mettent gravement en danger la santé des consommateurs, concurrencent déloyalement la quasi totalité des paysans honnêtes qui ont à cœur de produire des aliments sains et portent ainsi tort à l’ensemble de la profession. Au-delà du dossier ce jugement met en accusation la « civilisation » libérale vers laquelle mène la dérégulation des marchés agricoles et alimentaires et l'agro industrialisation. Plus que jamais il faut au contraire réorienter les politiques agricoles françaises et européennes vers la rémunération du travail paysan, vers la défense des exploitations à taille humaine et la satisfaction des besoins des consommateurs. 
 
Suite à ce jugement nous apprenons que le responsable de la Somotel a décidé de se pourvoir en cassation.
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28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 13:52
Les actions menées par les éleveurs ovins avec notamment le soutien actif  du Modef ont permis d’obtenir des pouvoirs publics la mise en place d’un plan en vue de faire face à la crise due à la baisse des prix à la production et à la flambée des prix des matières premières (céréales, carburants, engrais,….)
 
En qui concerne les mesures d’urgence ce plan comporte notamment un volet aides « de minimis » (aides directes à la trésorerie), ainsi qu’une enveloppe FAC (Fonds d’Allègement des Charges, destiné à prendre en charge une partie des intérêts d’emprunt des crédits bancaires).
 
La date limite de dépôt des demandes étant fixée au 30 janvier 2008 pour les aides à la trésorerie et au 15 janvier 2008 pour les prises en charge d’intérêts d’emprunt, le Modef  appelle les éleveurs qui ne l’auraient pas encore fait à déposer rapidement leur dossier.
 
Par rapport au plan initialement annoncé en septembre dernier (voir ici), le ministère a pris en compte un certain nombre de revendications avancées par le Modef. Les éleveurs qui ne sont pas en démarche qualité officielle pourront ainsi bénéficier de soutiens et le taux de spécialisation minimum en ovins n’est plus de 50 mais 40% pour les aides à la trésorerie, ce qui constitue deux avancées qui bien qu’encore insuffisantes ne sont pas négligeables.
 
Par ailleurs, si la directive communautaire « de minimis » limitant les aides de crise à 3000 euro par exploitation sur une période de 3 ans n’a pas été abrogée comme le demande le Modef, le montant maximum vient d’en être porté à 6000 euro à partir du 1er janvier 2008, ce qui constitue également une avancée.
 
Les conditions d’éligibilité aux deux mesures d’urgence sont les suivantes :
 
1. Aides « de minimis »
 
Peuvent bénéficier de cette mesure de soutien à la trésorerie les exploitations agricoles individuelles, les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), les exploitations agricoles à responsabilité limitée (Earl) ou les autres formes sociétaires, dans la mesure où ces exploitations remplissent l’ensemble des conditions énoncées ci-après :
 
- Ces exploitations sont spécialisées en production d’ovins allaitants au minimum à 40 % de leur chiffre d’affaires
 
- Elles détiennent un minimum de 150 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis 2007.
 
Le montant de l’aide attribuée à chaque exploitation sera fonction du nombre de brebis déclarées à la prime à la brebis 2007 et de l’adhésion ou non à une démarche qualité. Ce montant sera plafonné selon les critères suivants :
 
- Exploitations comprenant entre 150 et 249 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007 : 745 euro maximum
 
- Exploitations comprenant entre 150 et 249 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007, adhérant à une démarche qualité officiellement reconnue : 828 euro maximum
 
- Exploitations comprenant plus de 250 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007 : 1800 euro maximum
 
- Exploitations comprenant plus de 250 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007, adhérant à une démarche qualité officiellement reconnue : 2000 euro maximum
 
Les démarches qualité officiellement reconnues sont les labels rouges, les IGP, l’agriculture biologique, les labels fermiers ou montagne…
 
Les Gaec voient le montant maximum d’aide multiplié par le nombre d’exploitations regroupées éligibles, dans la limite de trois.
 
Les exploitations ayant déjà perçu des aides « de minimis » durant les 3 dernières années (par exemple des aides lavandes « Onippam », des aides fruits et légumes 2005, des aides Agridiff, des aides Fac « ovins allaitants », des aides sécheresse 2003,…) verront leur montant d’aides modulé en fonction des aides de minimis déjà perçues afin de ne pas dépasser le plafond de 6000 euro.
 
Les demandes d’aides « de minimis » doivent être établies sur le formulaire disponible en DDAF (retrait sur place ou envoi sur demande par téléphone ou par mail) et devront être retournées à la DDAF impérativement avant le 30 janvier 2008 au plus tard.
 
2. Aides du Fonds d’allégement des charges (FAC)
 
Peuvent bénéficier de cette mesure destinée à prendre en charge une partie des intérêts d’emprunt, les exploitations agricoles individuelles, les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), les exploitations agricoles à responsabilité limitée (Earl) ou les autres formes sociétaires, dans la mesure où ces exploitations remplissent l’ensemble des conditions énoncées ci-après :
 
- Ces exploitations sont spécialisées en production d’ovins allaitants au minimum à 50 % de leur chiffre d’affaires
 
- Elles détiennent un minimum de 150 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis 2007.
 
- Elles présentent un taux d’endettement minimum de 20 %
 
Le FAC interviendra exclusivement sous forme de prise en charge d’intérêts sur les échéances des prêts professionnels à long et moyen terme, d’une durée supérieure à 24 mois, bonifiés et non bonifiés. La prise en charge d’intérêts s’applique sur les intérêts des années 2007 et 2008. L’aide sera, en tout état de cause, plafonnée à 10 % de l’échéance annuelle (intérêts et capital) des prêts professionnels et à 1 500 euro par exploitation. Aucun versement ne sera effectué en dessous de 500 euro.
 
L’exploitant sollicitant du FAC doit s’adresser en premier lieu à son établissement de crédit et lui communiquer la situation comptable de son exploitation, ainsi que tout document nécessaire à l’instruction du dossier, en tenant compte des critères définis localement.
 
La date limite de dépôt des demandes dans les banques est le 15 janvier 2008.
 
Pour tout renseignement s'adresser à la DDAF de chaque département.
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