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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 15:35

Suite aux actions menées par les éleveurs ovin avec notamment le soutien du Modef pour protester contre la poursuite de la baisse des prix à la production (les cours de l'agneau sont descendus jusqu'à 4,20 euro/kg en début d'année) et contre la poursuite de la flambée des prix de l'alimentation pour le bétail (+20% cette année), le plan mis en place en 2007 par les pouvoirs publics afin de venir en aide aux éleveurs ovins viande (voir ici) a été reconduit pour 2008. NB : LA DATE LIMITE POUR LE DEPOT DES DEMANDES EST LE 15 SEPTEMBRE

Un plan amélioré

Le « plan d'urgence » reconduit cette année comprend comme en 2007 une enveloppe Fonds d'Allègement des Charges destinée à prendre en charge les intérêts des emprunts bancaires professionnels (FAC, 3 millions d'euro au total) et une enveloppe aide à la trésorerie destinée à prendre en compte la perte de marge brute des éleveurs (aide « de minimis », 14 millions d'euro au total)

Par rapport à l'an dernier, certains critères d'accès et plafonds ont été assouplis dans le sens demandé par le Modef :

- Le plafond d'aides directes de crise à ne pas dépasser par exploitation sur une période de 3 ans (directive communautaire « de minimis ») passe de 6000 à 7 500 euro

- Le taux de spécialisation en élevage ovin (% du chiffre d'affaires de l'élevage ovin par rapport aux autres activités de l'exploitation) passe de 40 à 30%

- Il faut détenir au minimum 100 et non plus 150 brebis pour pouvoir prétendre aux aides.

Montant de l'Aide à la trésorerie 2008

Comme en 2007, les montants d'aide à la trésorerie dépendent de la taille du troupeau et de l'engagement ou non en démarche officielle qualité. La tranche 100/149 brebis a été rajoutée par rapport à l'an dernier.

-De 100 à 149 brebis allaitantes déclarées à la Prime à la Brebis 2008 : Elevage avec démarche de qualité = 526 euro, élevage sans démarche de qualité = 421 euro

-De 150 à 249 brebis allaitantes déclarées à la Prime à la Brebis 2008 : Elevage avec démarche de qualité = 850 euro, élevage sans démarche de qualité = 680 euro

-Au-delà de 250 brebis allaitantes déclarées à la Prime à la Brebis 2008 : Elevage avec démarche de qualité = 2000 euro, élevage sans démarche de qualité = 1600 euro

Les élevages en démarche qualité bénéficient d'une aide un peu plus avantageuse qu'en 2007 en vue de prendre en compte notamment les conséquences de l'augmentation des prix de l'alimentation animale, le recours à cette dernière étant plus fréquente chez les éleveurs en démarche qualité. Le problème est que cette amélioration se fait par une baisse des montants des éleveurs hors démarche qualité. 

Pour les GAEC, ces montants peuvent être multipliés en fonction du nombre d'exploitations regroupées dans la limite de 3.

Encore des insuffisances

Malgré les importantes avancées incluses dans le plan reconduit pour 2008, certaines revendications exprimées par le Modef n'ont toujours pas été prises en compte : La situation des herbassiers, nombreux dans la région Paca (éleveurs itinérants sans terres cultivées, particulièrement touchés par la hausse des prix de l'alimentation animale) n'a pas été prise en considération. D'autre part, même si le nombre minimum de brebis pour prétendre au dispositif a été abaissé à 100, il reste encore de nombreux éleveurs sous ce seuil. La crise ne les a pourtant pas épargnés. Le refus de la baisse des montants pour les éleveurs non engagés en démarche qualité n'a à ce jour pas été pris en compte.

Enfin et surtout, les petits et moyens Gaec voient le montant de leurs aides largement sous évalué par rapport aux gros Gaec et aux gros éleveurs individuels, du fait des tranches mal adaptées à leur situation. Un Gaec à 2 associés avec 450 brebis hors démarche qualité touchera par exemple 1360 euro (2 fois 225 brebis et 2 fois 680 euro), un Gaec à 2 associés avec 550 brebis hors démarche qualité touchera 3200 euro (2 fois 275 brebis et 2 fois 1600 euro), un éleveur individuel avec 250 brebis hors démarche qualité touchera 1600 euro.

Le Modef et ses élus vont continuer l'action pour faire prendre en compte ces diverses injustices et pour des enveloppes budgétaires adaptées aux besoins et à l'exigence du maintien des petits et moyens éleveurs, gage de souveraineté et sécurité alimentaire (la France ne couvre que 45% de ses besoins en viande d'agneau et occupe la place de premier importateur mondial), de maintien de la vie dans les espaces défavorisés et d'entretien des espaces naturels.

Les DDAF ont normalement adressé à chaque éleveur éligible le formulaire d'aide pré-rempli (les dossiers peuvent également être retirés à la DDAF)
. Les  dossiers complétés sont à renvoyer impérativement avant le 15 septembre 2008

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28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 13:52
Les actions menées par les éleveurs ovins avec notamment le soutien actif  du Modef ont permis d’obtenir des pouvoirs publics la mise en place d’un plan en vue de faire face à la crise due à la baisse des prix à la production et à la flambée des prix des matières premières (céréales, carburants, engrais,….)
 
En qui concerne les mesures d’urgence ce plan comporte notamment un volet aides « de minimis » (aides directes à la trésorerie), ainsi qu’une enveloppe FAC (Fonds d’Allègement des Charges, destiné à prendre en charge une partie des intérêts d’emprunt des crédits bancaires).
 
La date limite de dépôt des demandes étant fixée au 30 janvier 2008 pour les aides à la trésorerie et au 15 janvier 2008 pour les prises en charge d’intérêts d’emprunt, le Modef  appelle les éleveurs qui ne l’auraient pas encore fait à déposer rapidement leur dossier.
 
Par rapport au plan initialement annoncé en septembre dernier (voir ici), le ministère a pris en compte un certain nombre de revendications avancées par le Modef. Les éleveurs qui ne sont pas en démarche qualité officielle pourront ainsi bénéficier de soutiens et le taux de spécialisation minimum en ovins n’est plus de 50 mais 40% pour les aides à la trésorerie, ce qui constitue deux avancées qui bien qu’encore insuffisantes ne sont pas négligeables.
 
Par ailleurs, si la directive communautaire « de minimis » limitant les aides de crise à 3000 euro par exploitation sur une période de 3 ans n’a pas été abrogée comme le demande le Modef, le montant maximum vient d’en être porté à 6000 euro à partir du 1er janvier 2008, ce qui constitue également une avancée.
 
Les conditions d’éligibilité aux deux mesures d’urgence sont les suivantes :
 
1. Aides « de minimis »
 
Peuvent bénéficier de cette mesure de soutien à la trésorerie les exploitations agricoles individuelles, les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), les exploitations agricoles à responsabilité limitée (Earl) ou les autres formes sociétaires, dans la mesure où ces exploitations remplissent l’ensemble des conditions énoncées ci-après :
 
- Ces exploitations sont spécialisées en production d’ovins allaitants au minimum à 40 % de leur chiffre d’affaires
 
- Elles détiennent un minimum de 150 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis 2007.
 
Le montant de l’aide attribuée à chaque exploitation sera fonction du nombre de brebis déclarées à la prime à la brebis 2007 et de l’adhésion ou non à une démarche qualité. Ce montant sera plafonné selon les critères suivants :
 
- Exploitations comprenant entre 150 et 249 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007 : 745 euro maximum
 
- Exploitations comprenant entre 150 et 249 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007, adhérant à une démarche qualité officiellement reconnue : 828 euro maximum
 
- Exploitations comprenant plus de 250 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007 : 1800 euro maximum
 
- Exploitations comprenant plus de 250 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis en 2007, adhérant à une démarche qualité officiellement reconnue : 2000 euro maximum
 
Les démarches qualité officiellement reconnues sont les labels rouges, les IGP, l’agriculture biologique, les labels fermiers ou montagne…
 
Les Gaec voient le montant maximum d’aide multiplié par le nombre d’exploitations regroupées éligibles, dans la limite de trois.
 
Les exploitations ayant déjà perçu des aides « de minimis » durant les 3 dernières années (par exemple des aides lavandes « Onippam », des aides fruits et légumes 2005, des aides Agridiff, des aides Fac « ovins allaitants », des aides sécheresse 2003,…) verront leur montant d’aides modulé en fonction des aides de minimis déjà perçues afin de ne pas dépasser le plafond de 6000 euro.
 
Les demandes d’aides « de minimis » doivent être établies sur le formulaire disponible en DDAF (retrait sur place ou envoi sur demande par téléphone ou par mail) et devront être retournées à la DDAF impérativement avant le 30 janvier 2008 au plus tard.
 
2. Aides du Fonds d’allégement des charges (FAC)
 
Peuvent bénéficier de cette mesure destinée à prendre en charge une partie des intérêts d’emprunt, les exploitations agricoles individuelles, les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), les exploitations agricoles à responsabilité limitée (Earl) ou les autres formes sociétaires, dans la mesure où ces exploitations remplissent l’ensemble des conditions énoncées ci-après :
 
- Ces exploitations sont spécialisées en production d’ovins allaitants au minimum à 50 % de leur chiffre d’affaires
 
- Elles détiennent un minimum de 150 brebis allaitantes déclarées à la prime à la brebis 2007.
 
- Elles présentent un taux d’endettement minimum de 20 %
 
Le FAC interviendra exclusivement sous forme de prise en charge d’intérêts sur les échéances des prêts professionnels à long et moyen terme, d’une durée supérieure à 24 mois, bonifiés et non bonifiés. La prise en charge d’intérêts s’applique sur les intérêts des années 2007 et 2008. L’aide sera, en tout état de cause, plafonnée à 10 % de l’échéance annuelle (intérêts et capital) des prêts professionnels et à 1 500 euro par exploitation. Aucun versement ne sera effectué en dessous de 500 euro.
 
L’exploitant sollicitant du FAC doit s’adresser en premier lieu à son établissement de crédit et lui communiquer la situation comptable de son exploitation, ainsi que tout document nécessaire à l’instruction du dossier, en tenant compte des critères définis localement.
 
La date limite de dépôt des demandes dans les banques est le 15 janvier 2008.
 
Pour tout renseignement s'adresser à la DDAF de chaque département.
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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 13:49
Le plan de soutien à la filière ovin viande annoncé par le ministre de l’agriculture (voir ici le détail) apporte quelques mesures limitées mais ne permettra pas en l'état de résoudre les graves difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs.
 
Mesures conjoncturelles
 
L’avance au 16 octobre au lieu du 1er décembre du paiement de la moitié des aides Pac du 1er pilier (si Bruxelles donne son accord), le report ou la prise en charge des cotisations sociales Msa, la prise en charge des intérêts d’emprunts long et moyen terme des éleveurs les plus touchés par la crise (3 millions d’euro au niveau national), et enfin l’aide directe destinée à soutenir les démarches qualité (12 millions d’euro) vont certes apporter un peu d’oxygène à certains éleveurs parmi les plus en difficulté ; Mais on peut néanmoins s’interroger sur le saupoudrage qui résultera des faibles sommes allouées au niveau du volet aides directes (12 millions d’euro) ainsi que sur les critères d’attribution sélectifs retenus (seulement la moitié des éleveurs sont éligibles au taux de 50% minimum de spécialisation requis, et sont également exclus du dispositif les troupeaux comprenant moins de 150 brebis allaitantes soit près de 80% des éleveurs).
 
Pourquoi d’autre part opposer les éleveurs en démarche qualité officielle et ceux qui ne le sont pas ? Tous les éleveurs souffrent de la crise. Les éleveurs qui ne sont pas en label ou en bio ne sont pas des éleveurs agro industriels, l’immense majorité d’entre eux sont des petits ou très petits éleveurs qui font de la qualité, mais ne rentrent pas en démarche officielle pour ne pas subir les pratiques insupportables de la grande distribution. Doivent ils être laissés pour compte ?
 
Mesures « structurelles » : Le parent pauvre
 
Le plan ministériel comprend en outre des "mesures structurelles" qui doivent permettre de "dynamiser l'élevage ovin et de renforcer la compétitivité de la filière" (renforcement de l’organisation de l’offre et de la qualité, limitation des effets de la concurrence par une harmonisation des règlements sanitaires nationaux et par une révision des modalités d’étiquetage, structuration des moyens d’amélioration génétique autour de 6 pôles régionaux, accent mis sur la formation initiale et continue des éleveurs et des techniciens ovins et enfin réflexions et propositions à l’occasion du bilan de la Pac 2008 et de la prochaine présidence française « pour assurer le maintien d’une production ovine dynamique, en particulier sur les territoires les plus fragiles »)
 
A aucun moment ce volet pourtant qualifié de structurel n’aborde la nature des graves difficultés que rencontre la filière ovin viande nationale à savoir des prix à la production inférieurs de moitié à ceux des prix de revient, la hausse vertigineuse des coûts de productions (foin, céréales, carburants,…) les importations massives de viande de basse qualité à bas prix, et surtout celle des pratiques de la grande distribution, qui forte d’une position quasi monopolistique (75% du marché ovin en France) et de l’absence de volonté politique, impose ses conditions : Le prix de l’agneau payé à l’éleveur à beau diminuer depuis des années, les importations à très bas prix ont beau inonder les étals, à aucun moment le prix de la viande n’a baissé pour le consommateur, tout au contraire. Où va l’argent ?
 
Alors que la France dispose d’un potentiel naturel et d’une tradition et d’un savoir faire ovin remarquables et enviables, et alors que les efforts de modernisation et d’amélioration de la qualité ont été considérables depuis une quinzaine d’années nous situant parmi les tout premiers au monde dans ce domaine, le bilan est catastrophique : La France est devenue depuis le début des années 2000 le premier importateur mondial de viande ovine, elle perd chaque année 500 éleveurs ovin viande, le troupeau national continue inexorablement de diminuer et le revenu moyen des éleveurs ovin de boucherie est le plus bas de tous les agriculteurs.  
 
Peut on sérieusement penser que l’élevage ovin national pourrait remonter la pente sans agir sur ces facteurs ?

Les fédérations Modef des hautes Alpes et des Alpes de Haute Provence font des propositions
 
Mesures conjoncturelles : Augmenter sensiblement les enveloppes aides à la trésorerie et permettre à tous les éleveurs en difficulté d’y avoir accès (10 brebis suffisent pour être considéré comme éleveur, il faut donc supprimer le seuil de 150 brebis. Il faut par ailleurs absolument placer à 25% le taux minimum de spécialisation, les éleveurs ovin viande en zone de montagne sèche défavorisée étant pour la plupart des polyactifs – lavandes, céréales, fruits, légumes, élevage, et agri tourisme. Enfin, il n’est pas normal que les éleveurs qui ne sont pas en démarche qualité officielle soient exclus du dispositif). Dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne le Modef demande d’abroger la directive « de minimis » qui limite considérablement les aides en cas de crise et de lui substituer un dispositif de soutien fondé sur le revenu disponible. Ce n’est pas en limitant de manière drastique les aides conjoncturelles qu’on résout les problèmes, mais en adoptant des mesures structurelles qui s’en prennent aux causes des difficultés.
 
Mesures structurelles. Il faut en priorité des prix rémunérateurs. Le Modef continue de demander 3 mesures de bon sens : interdiction de tout dumping entre pays producteurs européens par des négociations d’Etat à Etat et par une réglementation communautaire contraignante, arrêt des importations à bas prix notamment en provenance de l’hémisphère sud (mais pas seulement) pendant les pics de production nationaux (printemps), dispositif législatif encadrant de manière très stricte les pratiques des géants de la distribution (suppression des marges arrières, coefficient multiplicateur, dispositif protégeant les abattoirs de tout contrôle par les centrales d’achat)
 
Qualité : Le Modef est pour poursuivre l’effort qualité et la modernisation de l’élevage ovin viande mais cela suppose de ne laisser sur la touche aucun des éleveurs qui ont le plus de besoins dans ce domaine. Il faut donc des moyens, mais aussi des critères correspondants que ce soit au niveau des aides mais aussi des prêts. En matière d’amélioration génétique, la création de pôles régionaux peut avoir des aspects positifs mais pourquoi avoir abandonné le dispositif de soutien national dans ce domaine ? Ne prend on pas le risque d’aller vers des transferts de charge sur les collectivités avec toutes les inégalités qui en résulteraient ? Les prix rémunérateurs sont par ailleurs un aspect décisif de toute politique qualité, quand on sait que dans l’immense majorité des cas les efforts en matière de qualité ne sont pas rémunérés au juste prix.
 
Traçabilité : Le Modef soutient la démarche qui consisterait à différencier de manière plus claire l’étiquetage des produits d’importation de celui des produits nationaux. Mais est il normal que les éleveurs soient aujourd’hui transparents et sévèrement contrôlés en matière de traçabilité et que la distribution le soit beaucoup moins ? Une politique réussie en matière d’étiquetage peut elle par ailleurs se passer d’une grande campagne médiatique de promotion de la qualité ovine française ? 
 
Formation : Une politique de formation en direction des éleveurs, bergers et des techniciens est indispensable, mais à condition de s’adresser à tous, avec des moyens correspondants. Au delà des moyens en formations, une politique volontariste d’installation est indispensable.
 
Equarrissage : Faire payer les éleveurs comme il vient d'être décidé de le faire pour combler le déficit du service public est un non sens économique porteur de très graves injustices et d'inefficacité, dans la mesure où cela introduit une distorsion de concurrence supplémentaire avec les pays producteurs à bas coût de production. A-t-on besoin de cela, alors précisément que les intermédiaires s’enrichissent pendant ce temps grâce justement aux importations à bas prix ?
 
Politique Agricole Commune : Maintien des aides aux zones défavorisées, revalorisation et pérennisation des aides agri environnementales sont fondamentales pour l’élevage ovin français (peut on mettre sur le même plan la structure des petits ou moyens troupeaux nationaux du fait de nos contraintes naturelles et ceux de Grande Bretagne ou des grandes plaines d’Europe centrale par exemple?). En ce qui concerne les aides du premier pilier, l’application du principe de préférence communautaire et la situation de l’élevage ovin exigent le recouplage à 100% des aides avec la production et le recouplage des aides avec les prix supprimé au début des années 2000.
 
Peut on agir efficacement pour maintenir et développer l’élevage ovin national, pour reconquérir des parts de marché sans demander l’avis des principaux concernés ? Le Modef réitère sa demande d’un grand débat public national sur les enjeux cruciaux de l’élevage ovin et de son avenir, ainsi que la tenue sous la responsabilité du gouvernement, avec tous les acteurs concernés d’un grenelle des prix agricoles afin de définir les mesures législatives indispensables en matière de prix rémunérateurs.
 
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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 15:02
L’élevage ovin viande connaît une crise sans précédent. Les prix à la production de l’agneau sont en chute libre. Ils subissent depuis maintenant plus de 3 mois un effondrement qui se situe entre -15 et -20% par rapport à la même période de 2006. Depuis le début de l’année, jamais de mémoire d’éleveur les cours de l’agneau n’avaient été aussi bas. Ils se situent actuellement à des niveaux qui sont inférieurs de plus de moitié aux coûts de production.
 
Cette crise est d’autant plus grave que les éleveurs subissent de plein fouet les conséquences des aléas climatiques sur le fourrage et une montée en flèche des prix des aliments de complémentation des troupeaux, sans oublier la hausse de certaines matières premières comme le carburant ou les engrais, ni les fortes contraintes liées à la pression désormais croissante du loup.
 
Cette crise est la conséquence directe de la réforme de la PAC de 2003, qui en devançant et allant même plus loin que les hypothétiques accords OMC, a remis en question les outils de régulation du marché ovin européen et réduit à sa plus simple expression les protections aux frontières.
 
Le découplage des aides ovines communautaires à la fois des prix et des produits instauré par Bruxelles est une aberration qui conduit nombre de grands pays producteurs ovins européens à se désengager de ce secteur pour aller vers des productions « plus rentables », grandes cultures, biocarburants,…. Ce faisant, on alimente une guerre des prix intra communautaire sans merci en vue de récupérer les marchés ovins, on attise encore la concurrence des pays de l’hémisphère sud, tout cela au bénéfice exclusif de la grande distribution qui profite de la situation pour accroître ses marges et ses profits.
 
Cette concurrence érigée en modèle et qui s’apparente désormais à une guerre ouverte broie les hommes et leur travail et transfère à la grande distribution l’essentiel de la valeur ajoutée. Pour preuve, alors que les cours s’effondrent, les prix à la consommation de la viande d’agneau n’ont pas baissé, loin de là.
 
Le découplage partiel mis en place par la France n’y suffit pas. Le troupeau ovin national continue de baisser dangereusement.
 
Le Modef des Hautes Alpes demande aux pouvoirs publics de prendre la mesure de cette crise et de réagir
 
Si on ne veut pas voir les éleveurs disparaître dans les zones où ils sont les seuls acteurs de l’économie locale, de l’aménagement du territoire et de l’entretien de l’espace, si on ne veut pas voir ruinés les efforts qualité effectués par la profession, et enfin si on ne veut pas accroître encore le lourd déficit en viande ovine de notre pays (60%) ni celui de la communauté (30%), il est absolument vital que toutes les dispositions soient prises, tant d’un point de vue conjoncturel que structurel.
 
- Report sans intérêt des annuités en fin d’échéancier, moratoire sur les cotisations sociales,
 
- Instauration d’un plan national volontariste de relance de la filière ovin viande qui passe avant tout par une politique de prix à la production ambitieuse : Préférence communautaire, clause de sauvegarde, arrêt du dumping entre pays producteurs intra européens, encadrement des pratiques et des marges de la grande distribution avec notamment la mise en place du coefficient multiplicateur et la suppression des marges arrières.
Le Modef des Hautes Alpes
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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 13:41
Si l’on met généralement l’accent sur les différentiels de prix de revient avec les grands pays producteurs européens ou de l’hémisphère sud pour expliquer les difficultés des éleveurs ovins français sur le marché (60% de la viande ovine consommée en France est importée, 85% dans la région Paca, zone traditionnelle d’élevage !), le rôle de la grande distribution est pour sa part occulté.
 
Une position de quasi monopole. Comme en fruits et légumes, La grande distribution occupe désormais une place ultra dominante sur le marché national de la viande ovine. Avec 78 250 tonnes vendues en 1998 les hypermarchés couvraient 39,4% de la demande des consommateurs, et avec 69 708 tonnes les supermarchés 35,1% (source Ofival). A cette date les GMS (grandes et moyennes surfaces) couvraient donc à elles seules 74,5% de la demande nationale (Carrefour et Leclerc largement en tête), le reste des achats des consommateurs se partageant entre boucheries de proximité et boucheries ambulantes pour 22,5%, la vente directe ne représentant pour sa part qu’un petit 3% de l’offre. Depuis, quelques boucheries de proximité peuvent avoir connu un certain regain d’activité notamment du fait des différentes crises alimentaires, mais le contexte global de difficultés du commerce local rend probable que la part de la grande distribution sur le marché soit aujourd’hui au moins aussi élevée qu’à la fin des années 90.
 
 
La principale activité des GMS en viande ovine : Les importations. La position dominante de la grande distribution serait un moindre mal si cette dernière s’approvisionnait principalement en agneaux français. Or les statistiques publiées par l’Ofival montrent que la majorité des importations françaises sont le fait des grandes centrales d’achat. Avec 95 200 tonnes de viande ovine fraîche en provenance de l’étranger en 1998 les GMS étaient à elles seules responsables à cette date de 55% du total des importations nationales, principalement en provenance du Royaume Uni et d’Irlande. L’ensemble de la restauration - notamment collective mais également les chaînes de restauration liées à la grande distribution - occupait en 1998 le second rang des importations avec 49 350 tonnes achetées hors des frontières nationales (28,9%), l’industrie de transformation (conserves, plats préparés) le troisième avec 11 900 tonnes (7%), tandis que de leur côté les bouchers de proximité vendaient 11 000 tonnes de viande ovine importée soit seulement 6,4% du total national.
 
La part des importations dans le total des ventes de viande d’agneau des GMS représentait 64% en tonnage en 1998, celle des freezer center (magasins de surgelés) 100%, celle de la restauration 93,5%, celle de l’industrie de transformation 90%. Les bouchers de proximité indépendants sont les seuls à s’approvisionner majoritairement en viande française avec seulement 25% de taux d’importation en 1998, mais leur place de plus en plus secondaire sur le marché national (22,5%) ne leur permet plus de soutenir qu’une minorité d’éleveurs locaux.
 
Malgré son expérience, son savoir faire et le potentiel de ses terroirs la France perd chaque année 500 éleveurs ovins et occupe désormais la position de premier importateur mondial de viande ovine.
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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 09:13

La filière ovine: Un laboratoire du libéralisme

Depuis plus de 20 ans la filière ovine européenne a plus que tout autre secteur servi de précurseur à la libéralisation des marchés : OCM ovine favorisant une guerre économique intra communautaire ouverte, remise en cause de la préférence communautaire et marché européen offert sur un plateau aux pays producteurs à bas prix de l'hémisphère sud, montants des aides compensatoires largement insuffisants pour pouvoir permettre de dégager un revenu correct de son travail, suppression en 2001 du lien entre le montant des aides et les prix à la production? Seule la montée en puissance dans le cadre d'Agenda 2000 des aides agri environnementales a apporté aux éleveurs une certaine note positive dans ce cortège d'abandons successifs des pouvoirs publics européens et français.

Le bilan de ces politiques parle de lui-même : Entre 1992 et 2002 des dizaines de milliers d'éleveurs français ont fait les frais de ces remises en cause, au bénéfice exclusif des géants du commerce international, méga producteurs ou grand distributeurs.

Le léger mieux observé sur les prix entre 2001 et 2002 pendant la crise de la fièvre aphteuse au Royaume Uni n'aura été que de courte durée.

Le revenu moyen toutes primes comprises des éleveurs ovins français est aujourd'hui le plus bas de tous les agriculteurs. Il est inférieur de moitié au revenu moyen de l'ensemble des exploitants. Ces 10 dernières années, la France a perdu 20 000 éleveurs ovins et 1 million de brebis, elle importe à ce jour 60 % de la viande ovine qu'elle consomme (85% en région Paca !).

Encore faut il prendre en compte les disparités internes à la filière nationale : Les éleveurs ovins viande qui représentent la majorité ne bénéficient pas de la valorisation laitière. Ils ont payé un tribut beaucoup plus lourd à la baisse des prix que leurs collègues qui travaillent pour l'élaboration de fromages AOC, Roquefort ou Pyrénées.

Mais les autres pays de la communauté ne sont pas en reste : Si le Royaume Uni, l'Irlande et l'Espagne, pays à bas coûts de production ont réussi dans une certaine mesure à tirer leur épingle du jeu grâce à des soutiens communautaires taillés sur mesure pour eux, l'UE est malgré tout globalement déficitaire à près de 30% en viande ovine.

Sans les efforts sans précédent des éleveurs français pour défendre et améliorer la qualité de leur produit et pour moderniser leurs exploitations, la situation de l'élevage ovin viande national serait beaucoup plus grave encore.

Qu'attendre de la réforme de la PAC ?

La nouvelle vague de libéralisation des marchés initiée depuis 2005 par la réforme de la PAC ne peut qu'aggraver la situation, aller vers de nouvelles baisses de prix et accélérer une remise en cause de l'élevage ovin national déjà largement entamée.

Les résultats de la campagne 2005 sont là pour en témoigner : Les prix à la production de la viande d'agneau ont enregistré une chute moyenne de l'ordre de 20% sur le marché français, une baisse historique jamais vue jusqu'ici.

L'élevage ovin européen est lui aussi gravement touché par cette réforme. Les statistiques de 2005 indiquent que des pays producteurs de premier plan enregistrent une diminution inédite de leur cheptel (-500 000 brebis en Espagne).

Les causes de cette nouvelle aggravation qui dépassent cette fois le cadre français ne sont pas à chercher bien loin :

- Découplage des aides de la production : Hormis notamment la France, la plupart des grands pays producteurs européens ont opté en 2005 pour le découplage total des aides ovines. Les effets ont été immédiats : de nombreux éleveurs britanniques, irlandais ou espagnols ont fait le choix tout en conservant le bénéfice des aides de se reporter sur d'autres productions plus rémunératrices. Il est plus que probable que ce mouvement de désengagement se poursuive à l'avenir.

- face à ces conséquences prévisibles la commission européenne a décidé d'augmenter les quotas d'importation de viande ovine en provenance de l'hémisphère sud, notamment en viande fraîche réfrigérée (« Chilled »), importations désormais permises par l'amélioration des techniques de conservation. Avec de tels choix, les prix à la production sont volontairement poussés à la baisse.

Les perspectives d'avenir restent en l'état des orientations politiques dominantes des plus sombres : Alors que les marges de manoeuvre des éleveurs en terme de productivité sont désormais très faibles, la baisse des aides communautaires liée à la modulation, le coup de frein de plus en plus prévisible sur les budgets agri environnementaux, l'entrée des pays d'Europe centrale dans la communauté, certains d'entre eux comme la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie étant d'importants pays producteurs à des prix de revient très bas (3 euros le kg contre 7,5 euros en France), sont loin de jouer en faveur de l'élevage national et européen.

 

A quel jeu joue le ministre de l'agriculture?

Est-ce pour éviter la critique que le ministre de l'agriculture refuse obstinément d'aborder publiquement les problèmes de la filière ovine ? Va-t-on laisser l'élevage national disparaître ? Va-t-on laisser les déficits français et européens en viande ovine s'aggraver encore ?

Il n'y aura pas d'issue à la crise sans s'attaquer au marché. Le gouvernement doit donner pour cela des perspectives claires et prendre sans aucun délai les mesures qui s'imposent.

Le MODEF exige de toute urgence un plan national et européen de relance de la filière afin de garantir un revenu à chaque éleveur :

  • Interdire toute importation de « Chilled » pendant les pics de production et mettre en place des calendriers d'importation intra communautaires négociés, notamment avec les nouveaux pays entrants. Rendre transparents et réellement contraignants l'étiquetage et la traçabilité. 
  •  Instaurer le coefficient multiplicateur
  • Supprimer le découplage des aides de la production. Revaloriser les aides du premier pilier destinées aux éleveurs ovins en diminuant le montant des aides des grands céréaliers. 2è pilier : Faire beaucoup plus qu'aujourd'hui afin de prendre en compte réellement la qualité et la multifonctionnalité.
  • Soutenir les abattoirs locaux. L'équarrissage doit redevenir un service public.
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