Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 08:16
Les pratiques de la grande distribution vis à vis des agriculteurs et des consommateurs sont catastrophiques
 
Prix abusivement bas aux paysans, délocalisations et importations massives, prix très élevés sans aucune justification aux consommateurs, les grandes surfaces qui représentent 80% des ventes de produits alimentaires en France écrasent tout le monde sur leur passage. C’est inacceptable ! Du fait de ces pratiques près de 5000 paysans ont disparu depuis les 5 dernières années dans notre région. Mais à cause des prix trop élevés des fruits et légumes, de la viande,…. les français restreignent leurs achats de produits frais (voir ici). Jusqu’où va-t-on aller ?
 
Les pouvoirs publics vont-ils enfin mettre en place des mesures contraignantes afin de contrôler sévèrement, d’encadrer les pratiques des grandes surfaces et de protéger les agriculteurs comme les consommateurs ?
 
Un rapport très inquiétant vient de sortir
 
Jacques Attali a remis lundi dernier au président de la République un rapport sur la « libération de la croissance » (consulter ici le rapport), qui propose de supprimer les lois Galland, Royer et Raffarin, lois encadrant un tant soit peu les pratiques de la grande distribution en matière de relations commerciales entre distributeurs et fournisseurs et qui limitent l'implantation et l’agrandissement des grandes surfaces. Le rapport Attali préconise aussi de supprimer "l'interdiction de revente à perte" qui encadre les abus de la grande distribution vis-à-vis des fournisseurs en matière de prix.
 
Si ces propositions étaient adoptées elles aggraveraient la situation
 
Libéraliser l’ensemble des relations commerciales en faisant table rase du droit des pratiques restrictives de concurrence ou d’abus de position dominante aurait des effets désastreux sur les paysans, déjà lourdement touchés par les pratiques de la grande distribution rendues possibles par l’insuffisance ou la non application des lois existantes.
 
Les pratiques des grandes surfaces sont également désastreuses pour les consommateurs : Les produits importés à bas prix ne bénéficient pas de nos normes sanitaires, les prix à l’étal des produits alimentaires ne baissent pas pour autant, sans parler du coût environnemental dû au transport de marchandises à travers la planète entière. Que mangera t-on demain et à quel prix ?
 
Libéraliser les pratiques de la grande distribution en abrogeant les lois existantes ne peut aboutir qu’à aggraver la note sur tous les tableaux : Pour les producteurs agricoles, pour les salariés de la grande distribution et pour les consommateurs, comme pour la sécurité alimentaire et l’environnement.  
 
Plutôt que laisser le champ libre aux grandes surfaces, il faut au contraire des lois courageuses pour encadrer sévèrement leur activité, augmenter les prix aux agriculteurs pour qu’ils puissent vivre de leur travail et baisser les prix aux consommateurs pour qu’ils puissent consommer des produits frais !  Les moyens existent, les actionnaires et dirigeants de la grande distribution sont parmi les plus grandes fortunes de France ! 
 
Les fédérations Modef de la région Paca réagissent en organisant le 20 octobre à partir de 15 heures à l’entrée d’Auchan le Pontet à Avignon une vente géante de produits agricoles aux consommateurs à prix coûtant (pommes, tomates, raisin muscat du Ventoux, haricots verts et rouges, courgettes, pommes de terre, miel, vin,….) et une dégustation gratuite de viande d’agneau grillée sur place par les éleveurs.
 
CONSOMMATEURS, POUVOIRS PUBLICS : Soutenez les producteurs contre les propositions Attali et contre les géants de la distribution !
Partager cet article
Repost0
7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 13:34
Une journée mondiale dédiée aux femmes rurales
 
La journée mondiale des femmes rurales célébrée chaque année le 15 octobre est une initiative lancée par plusieurs ONG internationales à Pékin en 1995 lors de la 4e conférence internationale de l'ONU sur les femmes et organisée depuis 1997 par la Fondation Sommet Mondial des Femmes (WWSF)
 
Partout dans le monde, les femmes rurales jouent un rôle majeur dans la sécurité alimentaire ainsi que dans le développement des productions agricoles et des campagnes. Et pourtant, leur statut ne leur permet souvent pas de jouir des droits et de la reconnaissance de ce rôle.
 
Leur contribution vitale au sein de la société est largement méconnue. La journée mondiale des femmes rurales a pour ambition de changer cette situation en braquant les feux de l'actualité sur les femmes rurales, afin de rappeler à la société combien elle leur doit et de leur rendre l'hommage qu'elles méritent.
 
Des célébrations et événements sont organisés depuis 1997 dans plus de 100 pays autour du monde, chaque année sur un thème d'actualité différent.
 
En 2007, le WWSF a placé la journée sous le signe du droit à l'alimentation (voir ici la lettre ouverte)
 
Le droit à l'alimentation, un droit toujours à conquérir
 
Lorsqu'on évoque le droit à l'alimentation on pense avant tout à juste titre aux famines et à la malnutrition qui touchent les pays du sud.
 
Mais ce droit ne recouvre t-il pas des enjeux de plus en plus cruciaux dans les pays du nord ?
 
L'accès à une nourriture saine et de qualité, équilibrée et financièrement accessible à toutes et tous est il assuré ?
 
Le droit à la souveraineté et à la sécurité alimentaire de chaque nation, c'est-à-dire à produire soi même ce dont on a besoin et ce que l'on veut manger n'est il pas remis en cause ?
 
Le droit à l'alimentation ne veut il pas dire droit pour chaque peuple à maintenir et développer une agriculture durable, droit pour chaque paysan et paysanne à pouvoir vivre de son travail ?
 
Le droit à la terre, à l'eau et à une ruralité vivante fondée sur le respect mutuel et l'échange de ses acteurs, le maintien de l'agriculture familiale et celui de services publics de proximité dynamiques et modernes ne sont ils pas notamment directement concernés ?
 
La grande distribution qui représente en France 80% des ventes de produits alimentaires frais ou transformés tout comme l'industrie agro alimentaire ne sont elles pas au coeur du sujet ? Qu'en est il de la restauration collective (cantines scolaires, hôpitaux, ...) ?
 
Or, quelle est la situation aujourd'hui ? Le droit à l'alimentation est il assuré ?
 
Les consommateurs paient de plus en plus cher une alimentation de moins en moins bonne qualité à tel point que des millions de familles sont amenées à restreindre leurs achats alimentaires (25% des français n'achètent aujourd'hui jamais de fruits et légumes, gloabalement les achats des français en fruits et légumes ont diminué de 15% en 5 ans). Les cantines suivent la même pente.
 
Les agriculteurs ne bénéficient pas de la hausse des prix au consommateur, loin de là. Les prix à la production et le revenu des agriculteurs ne cessent de diminuer et les exploitations agricoles familiales disparaissent à un rythme effréné (-5000 agriculteurs, soit -20% en Paca depuis 5 ans). A cette cadence, dans 5 ans ou 10 ans, combien restera t-il d'agriculteurs dans notre région ?
 
Les terres agricoles disparaissent (-8000 ha en 5 ans en Paca), le prix du foncier devient inaccessible aux agriculteurs, la ruralité est en voie d'urbanisation ou de désertification, obérant toute possibilité agricole pour l'avenir. Les conflits d'usage en monde rural se multiplient.
 
D'où viendra la nourriture, qui nourrira la population, quelle qualité et quelle sécurité alimentaire, mais aussi quelle ruralité pour demain ?
 
Si cette évolution pose de graves questions aux agriculteurs, ne concerne t-elle pas tous les ruraux mais aussi les urbains ?
 
Qu'est ce qui ne va pas ? Que faut il changer, quelles solutions, quelles coopérations, comment et avec qui ? Les agricultrices, les femmes de la ruralité comme celles des villes ont leur mot à dire !
 
Le programme de la journée du 14 octobre à Digne
 
La journée festive et citoyenne organisée dimanche 14 octobre prochain dans le cadre de la journée mondiale des femmes rurales met ces questions en débat par l'organisation d'ateliers forums devant se conclure par des propositions. La journée sera également rythmée par de nombreuses animations. Elle est ouverte à toutes et tous.  
 
La réserve Géologique de Haute Provence située à la sortie nord de la ville de Digne (D 900a, route de Barles) accueille cette année cet évènement.
 
Les temps forts de la journée :
 
-       10 heures : ateliers forums thématiques et synthèse des réunions préparatoires tenues dans les départements de la région.
-       12 heures 30 : Inauguration par les élu-es de la région et du département des Alpes de Haute Provence
-       13 heures : Repas convivial préparé à partir de produits paysans par le collectif de cuisinières et musiciennes « les rustines de l'ange » (participation aux frais 7 euro, réserver auprès du Civam Paca : 04 90 78 35 39 ou civam.paca@wanadoo.fr)
-       A partir de 14 heures 30 : Animations sur le site de la réserve géologique (musique, expo photo, intervention théâtrale avec « Paulette » une agricultrice provençale qui nous raconte son passé mais nous renvoie avec autant d'humour nos contradictions d'aujourd'hui, témoignage et échanges autour de la coopération : des agricultrices du Bénin seront présentes et participeront en direct à un duplex avec la radio béninoise « Bani gansé » de Banikoara.
-       17 heures 30. Atelier forum de synthèse
 
Au fil de la journée : Visite de la réserve géologique et de ses expositions, expo de sculptures contemporaines, animation musicale, « arbre » libre expression, stands, librairie, buvette,..
 
Contact : GRCIVAM PACA 04 90 78 35 39 / Marc GUILBAUD, http://champslibres.zeblog.com/
 
Les organisateurs et partenaires de la journée : GR civam paca, GRAIF, FR GEDA Association féminine Modef et Modef paca, confédération paysanne 04 et 05, CIDF 04; CRIDEF; Oasis en Luberon, Lycée agricole et CFPPA de Carmejane;  Réserve Géologique de Digne, Ville de Digne; Conseil Général 04 ; Région Paca; Camions pour l'Afrique;...
 
Partager cet article
Repost0
2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 11:48
Le gouvernement a vendu à la société foncière française Altarea une participation de l'Etat de 33,34 % au capital de la Semmaris, société gestionnaire du Marché international de Rungis (Val-de-Marne), le plus grand marché de produits frais au monde.
 
Après cette cession, la part de l'Etat descend mécaniquement au-dessous de 50% du capital de la Semmaris.

Installé sur 232 hectares près de l'aéroport d'Orly, au sud de Paris, le marché de Rungis accueille 1.300 entreprises de gros ou semi gros spécialisées dans le commerce de produits alimentaires frais. Il est exclusivement réservé aux acheteurs professionnels.
 
Selon la Semmaris, il devrait s'étendre sur une vingtaine d'hectares supplémentaires d'ici 2020 avec 70.000 m2 de locaux d'activité dédiés au commerce agroalimentaire de gros.

Les grossistes se sont montrés fort mécontents de l'opération annoncée, regrettant de ne pas connaître le projet du nouvel actionnaire d'autant qu'en qualité d'actionnaires minoritaires, leurs droits auraient été ignorés, notamment la possibilité de suivre l'augmentation du capital de la Semmaris (d’après Pleinchamp et Afp)
Partager cet article
Repost0
29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 11:42
Un sondage rendu public le 25 septembre par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) indique que les consommateurs français achètent de moins en moins de fruits et légumes frais. 
 
Cette enquête réalisée auprès de 1013 personnes de plus de 18 ans entre fin mai et début juillet dernier montre que 25,6 des français déclarent ne pas acheter de fruits frais et que 22,4% ont le même réflexe pour les légumes.
 
La raison première invoquée par les personnes concernées par cette désaffection est le prix devenu prohibitif de ces produits.
 
Mais au delà du quart des français qui déclarent ne plus consommer du tout de fruits et légumes frais, une majorité en restreignent aussi leurs achats. L’enquête montre que pour 71% des consommateurs les prix des fruits et légumes ont sensiblement augmenté depuis 1 an. 72,7% d’entre eux affirment regarder systématiquement les prix des fruits et légumes quand ils font leurs courses, alors qu’ils n’étaient que 68,5% en 2005.
 
Ce phénomène plus qu’inquiétant ne s’arrête d’ailleurs pas aux fruits et légumes et concerne également d’autres produits frais. Le sondage réalisé au début de l’été indique que près d’un tiers des français (27,3%) n’achètent pas de poissons et coquillages, invoquant également les prix devenus trop élevés pour expliquer ce choix.
 
Les français sont pourtant nombreux à reconnaître les qualités des fruits et légumes et des poissons pour leur santé. Près de 50% d’entre eux pensent qu’il est important d’en manger « souvent » et les apprécient.
 
Ce sondage extrêmement inquiétant montre que les campagnes menées depuis plusieurs années par les pouvoirs publics pour inciter les français à consommer plus de fruits et légumes (« fraich’attitude » ou encore « 5 fruits et légumes par jour ») sont en échec, comme n’a d’ailleurs pas cessé d’alerter le Modef, compte tenu de la hausse des prix constatée sur les produits frais et de la stagnation du pouvoir d’achat (voir ici)
 
Un phénomène profond et durable
 
Une étude du Credoc réalisée entre 1999 et 2003 montre que la baisse de la consommation en fruits et légumes frais n’est pas conjoncturelle.
 
Durant cette période de seulement 5 ans les achats moyens de fruits frais des français ont baissé de 15,7% en volume, ceux de légumes de 15,4%. Une évolution rapide aux conséquences incalculables que ce soit en terme d’équilibre alimentaire pour les consommateurs, mais aussi de débouchés pour les paysans.
 
Selon l’étude du Credoc cette désaffection a également touché les achats de viande (-13.3%), de poissons (-11,4%) et de volaille (-35,1%)
 
Les crises sanitaires qui ont affecté au début des années 2000 le secteur des viandes et celui de la volaille (vache folle, poulet à la dioxine,…) ont certes eu une répercussion sur les achats des français, mais pas seulement en terme psychologique. Ces crises ont également été caractérisées par de très fortes hausses des prix à la consommation, souvent non justifiées dans la mesure où les prix payés au paysan n’ont pour leur part évolué à la hausse que marginalement, et même fortement baissé depuis.
 
La baisse du pouvoir d’achat au cœur de la situation
 
Le Credoc évoque un changement de comportement alimentaire des nouvelles générations pour expliquer la désaffection croissante des français à l’égard des produits frais (nouveaux rythmes de vie, temps consacré à la préparation des repas moins important, montée des produits alimentaires prêts à l’emploi,….) ainsi qu’une évolution des modes de consommation (nouvelles priorités vers l’équipement en nouvelles technologies, part du budget consacré aux loisirs plus importante,…)
 
Mais cette étude montre que ces facteurs sont bel et bien influencés de manière déterminante par la stagnation du pouvoir d’achat, les arbitrages de consommation des ménages étant directement liés à leurs revenus. Le Credoc indique ainsi que le pouvoir d’achat moyen réel des français s’effrite depuis plusieurs années, contrairement aux estimations de l’Insee. Selon l’observatoire des conditions de vie, le pouvoir d’achat n’a augmenté que de 0,7% en 2005 (contre 1,7% annoncés par l’Insee) et de 1,4% en 2006 (contre 2,3%), soit une hausse située en deçà des taux d’inflation signifiant bien une perte. Comment ne pas voir dans ce contexte que les besoins réels étant en augmentation, des arbitrages sont inévitables de la part des ménages ?
 
Il est à souligner qu’au-delà des moyennes nationales, une part de plus en plus grande de la population française s’appauvrit depuis plusieurs années. Les organismes caritatifs annoncent le chiffre de 7 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France, y compris une part croissante de retraités et de salariés.
 
La grande distribution et les grands groupes agro alimentaires ont une responsabilité
 
Il est aujourd’hui de bon ton de mettre en avant les arbitrages des français en faveur du téléphone portable et de l’ordinateur ou encore des vacances pour expliquer la baisse de la consommation de produits alimentaires frais et de culpabiliser l’immense majorité des consommateurs qui seraient ainsi responsables de la dégradation de leurs conditions de vie. Mais comment faire face ne serait qu’aux simples besoins vitaux en alimentation quand le loyer, le gaz, le carburant, l’électricité, l’eau et les tarifs des services publics,… flambent et que les revenus ne suivent pas ou diminuent ?
 
Cela est d’autant plus vrai pour les produits alimentaires frais que ceux ci connaissent eux aussi une réelle flambée des prix depuis le début des années 2000, flambée confirmée par les relevés effectués régulièrement dans les magasins des grandes surfaces par les militants du Modef.
 
Comment ne pas s’interroger sur le fait que depuis le début des années 2000 les paysans français ont connu dans toutes les filières une baisse généralisée des prix à la production et une crise de revenu dramatique ? Qui sait que les prix à la production des produits agricoles de grande consommation sont aujourd’hui la plupart du temps au même niveau qu’il y a une trentaine d’années, alors que les coûts de production et le coût de la vie augmentent ? Les gains de productivité ont certes été considérables, mais ils dépassent aujourd’hui toute limite pour déboucher sur le productivisme le plus aveugle, sur une dégradation sans précédent des conditions de travail dans l’agriculture, sur des dégâts durables à l’environnement et sur des délocalisations massives vers les pays à bas coûts de main d’œuvre, qui plus est loin de disposer de nos normes qualité ou environnementales. Les importations massives de produits à bas prix font elles pour autant baisser les prix à la consommation des produits alimentaires ?
 
Les petits et moyens paysans qui constituent encore l’immense majorité de l’agriculture française sont désormais bel et bien victimes au même titre que les consommateurs de la situation.
 
La grande distribution qui truste 80% des ventes de produits alimentaires frais en France, mais aussi les grands groupes de l’industrie agro alimentaire qui développent les produits transformés généralement à partir de matière première importée à bas prix et modèlent les comportements de consommation à grands budgets de publicité en fonction de leurs besoins immédiats, ne sont jamais évoqués dans les enquêtes. Ne sont ils pas pour autant au cœur du sujet ?
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 15:39
Bruxelles vient de répondre à la demande de la France, qui demandait le versement d’avances d’aides directes au 16 octobre (au lieu du paiement normal au 1er décembre) pour le secteur de l’élevage bovin allaitant et celui de l’élevage ovin viande.
 
La Commission de Bruxelles a ainsi autorisé en ce qui concerne la France métropolitaine :
 
- De porter à 80% le montant de l’avance payable au 16 octobre sur la part
communautaire de la PMTVA, sur la prime à l’abattage « gros bovins » et sur la prime
à l’abattage « veaux », à condition que la période de détention obligatoire des
animaux soit achevée.
- De payer au 16 octobre une avance de 50% sur la prime à la brebis.
 
Bruxelles a donc finalement tenu compte de la situation dramatique des élevages bovin et ovin allaitants confrontés à une grave crise des prix en accordant des avances aux éleveurs. On peut s’en réjouir.
 
Mais cela ne suffira pas. Des aides directes de crise sont également indispensables pour compenser les pertes. Il faut dans cette optique revoir la directive européenne « de minimis » qui interdit dans une logique comptable répondant au dogme de « concurrence libre et non faussée » d’apporter aux exploitants un soutien de crise correspondant à leurs besoins réels.
 
Il est de même crucial que la commission de Bruxelles mette enfin au premier plan de ses actions les prix rémunérateurs, le contrôle et l’encadrement des intermédiaires de l’agroalimentaire et de la distribution et non la fuite en avant dans l’alignement sur les cours mondiaux, la spéculation et la dérégulation des marchés communautaires.
 
Sans ces réorientations, on ne pourra aboutir qu’à de nouvelles concentrations-délocalisations, à affaiblir dangereusement l’élevage familial national et européen et à remettre en cause toute indépendance et sécurité alimentaire.
Partager cet article
Repost0
22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 10:21
Dans l’affaire des pesticides qui empoisonne les Antilles, je tiens à souligner que notre organisation agricole dénonce cette dérive depuis une dizaine d’années. Les dirigeants politiques et agricoles de la Martinique n’ont jamais rien voulu entendre.
 
Aujourd’hui, il faut rechercher sérieusement les responsabilités dans ce scandale.
 
Le Codema-Modef constate que, pendant 10 ans, il y a eu deux manières de fonctionner, l’une à l’intérieur de l’hexagone et l’autre à l’extérieur. C’est tout un système de production qui est à mettre en accusation.
 
Nous demandons que les recherches sur les liens et les conséquences de l’utilisation de ces pesticides soient poussées à leur terme.
 
Alors que la banane a été, historiquement très consommatrice de ces produits, nous voulons passer à un mode de production qui utilise zéro pesticide. D’ailleurs avec de nombreux producteurs nous sommes pleinement inscrits dans ce mouvement. Nous demandons l’appui de la recherche pour développer des techniques qui s’affranchissent des pesticides.
 
Le Codema-Modef insiste sur le danger qu’il y aurait d’arrêter la production banane. Dans les îles, nous ne couvrons avec la production locale que 20 % de ce que nous consommons. La banane est un enjeu pour notre approvisionnement en nourriture.
 
Avec notre organisation agricole, nous soulignons qu’il est indispensable de faire de manière différente. L’agriculture durable, raisonnée, est aujourd’hui à notre portée. Plaçons nous dans une démarche de qualité des aliments. L’agriculture paysanne est à même de répondre à cette demande qualitative contrairement aux grosses sociétés qui veulent toujours produire plus pour d’énormes profits.
 
Au Codema-Modef, notre approche est différente : nous voulons produire des bananes qui soient gustativement les meilleures possibles dans des qualités sanitaires irréprochables.
 
Georges Venkatapen
Secrétaire Général du Codema-Modef
06 96 45 68 73
Partager cet article
Repost0
20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 14:40
Le dispositif d’aides destiné à remplacer les CTE et CAD pour le secteur des productions végétales (PVE) a été précisé région par région en fonction des enjeux environnementaux locaux et entre en vigueur.
 
Rappelons que ce nouveau dispositif a pour objectif la préservation et l’amélioration de l’environnement en regard des pratiques agricoles. Il s’adresse aux exploitations développant des productions végétales, hors surface en herbe. Il apporte un soutien financier pour les investissements à vocation agri environnementale des exploitations agricoles concernées (fruits et légumes, viticulture, grandes cultures notamment) mais contrairement aux anciens dispositifs n’apportera plus d’aides à la surface (voir ici le détail du PVE).
 
Les exploitations développant des surfaces en herbe conservent pour leur part un dispositif d’aides à la surface (« PHAE 2 ») voir ici le détail.
 
En ce qui concerne le nouveau dispositif PVE une liste des investissements éligibles et des zones d’intervention prioritaires en fonction des enjeux agri environnementaux a été définie commune par commune par arrêté préfectoral. Cela signifie concrètement que pour chaque commune de la région il existe une liste prédéfinie des investissements contractualisables.
 
Les investissements éligibles sont de plusieurs catégories (voir le détail précis de la liste et des communes concernées auprès des DDAF). Seuls les matériels définis sur la liste sont éligibles. Ces catégories sont les suivantes :
 
- Réduction des pollutions par les produits phytosanitaires (dispositifs de traitement des eaux phytosanitaires, équipements sur le site de l’exploitation, matériel concernant le pulvérisateur, mise en place de haies composites, outils d’aides à la décision)
- Réduction des pollutions par les fertilisants (équipements visant à une meilleure répartition des apports, outils d’aide à la décision)
- Réduction des prélèvements de la ressource en eau
- Lutte contre l’érosion (matériel pour l’implantation de couverts et de l’enherbement inter cultures, matériel d’entretien de ces couverts à vocation agri environnementale)
- Réduction de la pollution par élimination et valorisation des déchets solides
- Economie d’énergie dans les serres (équipements dans les serres déjà existantes avant le 31/12/2005)
- Investissements collectifs spécifiques aux Cuma, en complément des investissements individuels visés ci-dessus (matériel lié à la plantation de dispositifs arborés et à leur entretien, automoteur de pulvérisation)
 
Les dossiers de demande d’aide à l’investissement sont à retirer auprès des DDAF. Ces dossiers comprennent le formulaire de demande à compléter, une notice explicative, ainsi que la liste des investissements éligibles par commune.
 
Pour être éligible à un type d’investissement le siège d’exploitation doit se trouver dans la commune définie. Cela signifie que ce n’est pas forcément la localisation des terres cultivées qui est prise en compte mais celle du siège de l’exploitation.
 
Une même exploitation ne pourra présenter qu’un seul dossier au titre du Plan Végétal pour l’Environnement pour la période 2007-2013. De même, il n’est pas possible de cumuler les aides du PVE avec d’autres dispositifs de soutien sur les mêmes actions émanant du ministère de l’agriculture, notamment les prêts bonifiés. Cette règle ne s’applique pas aux prêts bonifiés accordés aux jeunes agriculteurs dans le cadre des aides à l’installation.
 
Le détail des conditions d’éligibilité, ainsi que les modalités d’engagements à respecter sont définies dans la notice explicative jointe à la demande.
 
L’investissement ne peut être réalisé avant la date de la décision attributive de la subvention par le préfet. A compter de cette date, le bénéficiaire dispose d’un an jour pour jour pour réaliser le projet et doit respecter l’ensemble des engagements spécifiés dans la notice durant une période de 3 ans. Des contrôles sur place concernant le respect des normes minimales réglementaires relatives à l’investissement aidé, ainsi que des engagements qui lui sont attachés pourront être mis en œuvre à tout moment.
 
Le montant minimal de l’investissement éligible est de 4000 euro, le montant maximum de 30 000 euro. Le taux plafond de subvention tous financeurs confondus est de 40% (50% pour les jeunes agriculteurs bénéficiant de la DJA), le taux plafond de la part de l’Etat et celui de la communauté européenne est fixé à 10% pour chacun de ces deux financeurs, soit un total de 20%. Si d’autres intervenants financiers que l’Etat et la communauté européenne ne participent pas au dispositif (régions, agence de l’eau,….) le taux plafond de subvention sera donc de 20%.
 
Pour les dispositifs d’économie d’énergie dans les serres le montant de dépenses subventionnables maximum est de 150000 euro.
 
Les Gaec voient le montant maximum de dépenses subventionnables multiplié par le nombre d’exploitations regroupées éligibles, dans la limite de trois. Le montant minimal est pour sa part maintenu à 4000 euro quelque soit le nombre d’exploitations regroupées.
 
En fonction des enveloppes disponibles, le préfet de région pourra éventuellement être amené à diminuer par arrêté les taux de subvention.
 
Clôture des dépôts de demande d’aide pour l’année 2007 : Les dossiers de demande dûment complétés doivent impérativement être déposés à la DDAF avant le 5 octobre
Partager cet article
Repost0
13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 13:49
Le plan de soutien à la filière ovin viande annoncé par le ministre de l’agriculture (voir ici le détail) apporte quelques mesures limitées mais ne permettra pas en l'état de résoudre les graves difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs.
 
Mesures conjoncturelles
 
L’avance au 16 octobre au lieu du 1er décembre du paiement de la moitié des aides Pac du 1er pilier (si Bruxelles donne son accord), le report ou la prise en charge des cotisations sociales Msa, la prise en charge des intérêts d’emprunts long et moyen terme des éleveurs les plus touchés par la crise (3 millions d’euro au niveau national), et enfin l’aide directe destinée à soutenir les démarches qualité (12 millions d’euro) vont certes apporter un peu d’oxygène à certains éleveurs parmi les plus en difficulté ; Mais on peut néanmoins s’interroger sur le saupoudrage qui résultera des faibles sommes allouées au niveau du volet aides directes (12 millions d’euro) ainsi que sur les critères d’attribution sélectifs retenus (seulement la moitié des éleveurs sont éligibles au taux de 50% minimum de spécialisation requis, et sont également exclus du dispositif les troupeaux comprenant moins de 150 brebis allaitantes soit près de 80% des éleveurs).
 
Pourquoi d’autre part opposer les éleveurs en démarche qualité officielle et ceux qui ne le sont pas ? Tous les éleveurs souffrent de la crise. Les éleveurs qui ne sont pas en label ou en bio ne sont pas des éleveurs agro industriels, l’immense majorité d’entre eux sont des petits ou très petits éleveurs qui font de la qualité, mais ne rentrent pas en démarche officielle pour ne pas subir les pratiques insupportables de la grande distribution. Doivent ils être laissés pour compte ?
 
Mesures « structurelles » : Le parent pauvre
 
Le plan ministériel comprend en outre des "mesures structurelles" qui doivent permettre de "dynamiser l'élevage ovin et de renforcer la compétitivité de la filière" (renforcement de l’organisation de l’offre et de la qualité, limitation des effets de la concurrence par une harmonisation des règlements sanitaires nationaux et par une révision des modalités d’étiquetage, structuration des moyens d’amélioration génétique autour de 6 pôles régionaux, accent mis sur la formation initiale et continue des éleveurs et des techniciens ovins et enfin réflexions et propositions à l’occasion du bilan de la Pac 2008 et de la prochaine présidence française « pour assurer le maintien d’une production ovine dynamique, en particulier sur les territoires les plus fragiles »)
 
A aucun moment ce volet pourtant qualifié de structurel n’aborde la nature des graves difficultés que rencontre la filière ovin viande nationale à savoir des prix à la production inférieurs de moitié à ceux des prix de revient, la hausse vertigineuse des coûts de productions (foin, céréales, carburants,…) les importations massives de viande de basse qualité à bas prix, et surtout celle des pratiques de la grande distribution, qui forte d’une position quasi monopolistique (75% du marché ovin en France) et de l’absence de volonté politique, impose ses conditions : Le prix de l’agneau payé à l’éleveur à beau diminuer depuis des années, les importations à très bas prix ont beau inonder les étals, à aucun moment le prix de la viande n’a baissé pour le consommateur, tout au contraire. Où va l’argent ?
 
Alors que la France dispose d’un potentiel naturel et d’une tradition et d’un savoir faire ovin remarquables et enviables, et alors que les efforts de modernisation et d’amélioration de la qualité ont été considérables depuis une quinzaine d’années nous situant parmi les tout premiers au monde dans ce domaine, le bilan est catastrophique : La France est devenue depuis le début des années 2000 le premier importateur mondial de viande ovine, elle perd chaque année 500 éleveurs ovin viande, le troupeau national continue inexorablement de diminuer et le revenu moyen des éleveurs ovin de boucherie est le plus bas de tous les agriculteurs.  
 
Peut on sérieusement penser que l’élevage ovin national pourrait remonter la pente sans agir sur ces facteurs ?

Les fédérations Modef des hautes Alpes et des Alpes de Haute Provence font des propositions
 
Mesures conjoncturelles : Augmenter sensiblement les enveloppes aides à la trésorerie et permettre à tous les éleveurs en difficulté d’y avoir accès (10 brebis suffisent pour être considéré comme éleveur, il faut donc supprimer le seuil de 150 brebis. Il faut par ailleurs absolument placer à 25% le taux minimum de spécialisation, les éleveurs ovin viande en zone de montagne sèche défavorisée étant pour la plupart des polyactifs – lavandes, céréales, fruits, légumes, élevage, et agri tourisme. Enfin, il n’est pas normal que les éleveurs qui ne sont pas en démarche qualité officielle soient exclus du dispositif). Dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne le Modef demande d’abroger la directive « de minimis » qui limite considérablement les aides en cas de crise et de lui substituer un dispositif de soutien fondé sur le revenu disponible. Ce n’est pas en limitant de manière drastique les aides conjoncturelles qu’on résout les problèmes, mais en adoptant des mesures structurelles qui s’en prennent aux causes des difficultés.
 
Mesures structurelles. Il faut en priorité des prix rémunérateurs. Le Modef continue de demander 3 mesures de bon sens : interdiction de tout dumping entre pays producteurs européens par des négociations d’Etat à Etat et par une réglementation communautaire contraignante, arrêt des importations à bas prix notamment en provenance de l’hémisphère sud (mais pas seulement) pendant les pics de production nationaux (printemps), dispositif législatif encadrant de manière très stricte les pratiques des géants de la distribution (suppression des marges arrières, coefficient multiplicateur, dispositif protégeant les abattoirs de tout contrôle par les centrales d’achat)
 
Qualité : Le Modef est pour poursuivre l’effort qualité et la modernisation de l’élevage ovin viande mais cela suppose de ne laisser sur la touche aucun des éleveurs qui ont le plus de besoins dans ce domaine. Il faut donc des moyens, mais aussi des critères correspondants que ce soit au niveau des aides mais aussi des prêts. En matière d’amélioration génétique, la création de pôles régionaux peut avoir des aspects positifs mais pourquoi avoir abandonné le dispositif de soutien national dans ce domaine ? Ne prend on pas le risque d’aller vers des transferts de charge sur les collectivités avec toutes les inégalités qui en résulteraient ? Les prix rémunérateurs sont par ailleurs un aspect décisif de toute politique qualité, quand on sait que dans l’immense majorité des cas les efforts en matière de qualité ne sont pas rémunérés au juste prix.
 
Traçabilité : Le Modef soutient la démarche qui consisterait à différencier de manière plus claire l’étiquetage des produits d’importation de celui des produits nationaux. Mais est il normal que les éleveurs soient aujourd’hui transparents et sévèrement contrôlés en matière de traçabilité et que la distribution le soit beaucoup moins ? Une politique réussie en matière d’étiquetage peut elle par ailleurs se passer d’une grande campagne médiatique de promotion de la qualité ovine française ? 
 
Formation : Une politique de formation en direction des éleveurs, bergers et des techniciens est indispensable, mais à condition de s’adresser à tous, avec des moyens correspondants. Au delà des moyens en formations, une politique volontariste d’installation est indispensable.
 
Equarrissage : Faire payer les éleveurs comme il vient d'être décidé de le faire pour combler le déficit du service public est un non sens économique porteur de très graves injustices et d'inefficacité, dans la mesure où cela introduit une distorsion de concurrence supplémentaire avec les pays producteurs à bas coût de production. A-t-on besoin de cela, alors précisément que les intermédiaires s’enrichissent pendant ce temps grâce justement aux importations à bas prix ?
 
Politique Agricole Commune : Maintien des aides aux zones défavorisées, revalorisation et pérennisation des aides agri environnementales sont fondamentales pour l’élevage ovin français (peut on mettre sur le même plan la structure des petits ou moyens troupeaux nationaux du fait de nos contraintes naturelles et ceux de Grande Bretagne ou des grandes plaines d’Europe centrale par exemple?). En ce qui concerne les aides du premier pilier, l’application du principe de préférence communautaire et la situation de l’élevage ovin exigent le recouplage à 100% des aides avec la production et le recouplage des aides avec les prix supprimé au début des années 2000.
 
Peut on agir efficacement pour maintenir et développer l’élevage ovin national, pour reconquérir des parts de marché sans demander l’avis des principaux concernés ? Le Modef réitère sa demande d’un grand débat public national sur les enjeux cruciaux de l’élevage ovin et de son avenir, ainsi que la tenue sous la responsabilité du gouvernement, avec tous les acteurs concernés d’un grenelle des prix agricoles afin de définir les mesures législatives indispensables en matière de prix rémunérateurs.
 
Partager cet article
Repost0
26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 12:34
La non application du coefficient multiplicateur encore et toujours au centre de la situation
 
Les prix à la production du concombre, de la salade et des prunes de table viennent de dépasser les seuils de crise fixés par les pouvoirs publics pour le déclenchement de l’encadrement par la loi des marges des intermédiaires de la distribution (coefficient multiplicateur) [voir ici les indicateurs du Snm, et ici l’explication de la procédure de mise en route du coefficient multiplicateur inscrite dans la loi de 2005]
 
Ces trois productions connaissaient déjà une situation larvée de prix peu élevés depuis leur entrée en production il y a plusieurs jours, voire plusieurs semaines (concombre), faisant craindre le pire aux paysans concernés.
 
La principale raison du pur et simple effondrement des cours qui touche désormais ces 3 filières n’est pas à chercher bien loin.
 
Alors que la grave crise que vient de subir cet été le secteur des pêches et nectarines n’a donné lieu à aucune mesure d’encadrement des marges des distributeurs par l’Etat, la grande distribution s’en trouve d’autant plus fondée à continuer d'imposer ses pratiques sur les autres produits. 
 
Si l’inapplication de la loi sur le coefficient multiplicateur a été catastrophique pour les producteurs de pêches, elle a donc tout autant de conséquences sur toutes les autres filières, ainsi placées sous la menace permanente de l’entière liberté d’action des centrales d’achat et  d’une chute des cours.
 
Le Modef réitère sa demande au gouvernement d’agir une bonne fois pour toutes afin non seulement de permettre de redresser les cours pour les 3 productions qui viennent d’entrer officiellement en crise, mais aussi pour que la grande distribution se sente à l’avenir enfin concernée non pas par le biais d’une menace hypothétique et illusoire qui continue de montrer toute son inefficacité, mais par l’application concrète et bien réelle de la loi.
 
La mise en route immédiate du coefficient multiplicateur est d’autant plus cruciale que le secteur de la tomate enregistre lui aussi de son coté depuis plusieurs semaines des prix bas qui ne lassent pas d’inquiéter les producteurs dans l’attente d’une hypothétique remontée des cours pour sauver leur année. Et que celui du raisin de table dont la campagne ne fait que débuter connaît d’ores et déjà des prix à la production dramatiquement inférieurs aux prix de revient (0,90 euro le kilo actuellement pour le muscat du Ventoux par exemple, alors que les prix de revient moyens se situent autour de 1,05 euro). Une situation de bas prix dès l’entrée en production qui fait généralement figure d’exception en début de campagne, où les prix sont habituellement plus élevés. Mais une situation qui tend désormais depuis 2 ans à devenir la norme pour tous les fruits et légumes, la grande distribution jouant habilement sur les cours par les importations à bas prix juste avant l’entrée en production en France.
 
Jusque quand les pratiques spéculatives de la grande distribution, assises sur les bas prix à la production et sur ceux excessivement élevés à la consommation - que ce soit sur les produits locaux ou encore plus sur les produits importés - vont-elles exercer leurs ravages sur les producteurs et les consommateurs ?  
Partager cet article
Repost0
22 août 2007 3 22 /08 /août /2007 13:59
Dans la nuit du 17 août, l’ouragan Dean a touché l’île de la Martinique et de la Guadeloupe de plein fouet. En Martinique ce sont des vents soufflant à près de 200 km/h et des trombes d’eau qui ont totalement saccagé l’île aux fleurs. Les dégâts sont considérables, les infrastructures (routes, réseaux EDF et télécommunications) et l’adduction d’eau sont détruites. De nombreuses maisons sont inhabitables. L’agriculture martiniquaise et guadeloupéenne se retrouvent exsangues après le passage du cyclone.
 
Les bananeraies sont anéanties  à 100%, il y a 70 % de pertes dans les plantations de canne à sucre et les cultures vivrières ont également énormément souffert. La banane est la principale richesse agricole notamment en Martinique et il faudra attendre 8 à 9 mois pour espérer une nouvelle récolte.
 
Aux Antilles françaises, dont la plus grande part de l’activité est accrochée à la filière agricole, la banane constitue le véritable moteur économique. « Elle occupe un tiers de la surface agricole », expliquait en décembre 2006 notre ami Georges Venkatapen, le secrétaire général du Codema Modef (Comité de défense des métiers agricoles, affilié au Modef), « et représente 62 % de la valeur de la production agricole ». Mais surtout, la banane constitue un indispensable poumon économique pour un territoire comme la Martinique, dont l’approvisionnement dépend étroitement des importations. Y compris sur le plan alimentaire, puisque la production vivrière locale couvre tout juste un cinquième de la consommation. Or sans la banane, culture d’exportation, les bateaux qui approvisionnent l’île repartiraient le plus souvent à vide : le coût du fret exploserait, et avec lui le coût de la vie. Autre réaction en chaîne : la banane est une production de main d’œuvre ; et sans les 14 000 emplois directs et indirects qu’elle génère, la Martinique et la Guadeloupe auraient vite fait de se trouver livrées à la misère qui ravage déjà de nombreuses îles antillaises.
 
Mévente et prix cassés sont aussi le lot permanent des producteurs antillais, victimes du racket de la grande distribution qui privilégie les importations de bananes industrielles des grandes multinationales d’Afrique, d’Amérique centrale et du sud à des prix de dumping. Nous nous souvenons des interventions de nos amis martiniquais Juvénal Rémir et Georges Venkatapen évoquant ces problèmes au congrès du Modef.
 
Au mois de mars dernier, au cours d’un séjour en Martinique, j’ai eu l’occasion de visiter la plantation de Juvénal Rémir à Basse Pointe (photo ci dessus). J’ai pu constater combien l’exploitation d’une bananeraie est un travail difficile qui demande de gros investissements. Il y a la chaleur, il faut sortir les lourds régimes (de 25 à 30 kg) à dos d’homme jusqu’aux traces dans des pentes très escarpées, puis les laver, trier et emballer dans des hangars à bananes dans une humidité permanente. La banane se récolte sans discontinuer toute l’année. Les journées d’un planteur commencent à 4 heures du matin et se terminent au coucher du soleil, on est loin des images de vacances (plages et cocotiers) des dépliants d’agences de voyage.
 
Les pertes des agriculteurs antillais sont estimées à un minimum de 115 millions d’euros, sans parler des dégâts considérables aux infrastructures vitales, aux autres activités et aux habitations. Le Modef assure tous les producteurs martiniquais et guadeloupéens et plus largement tous les sinistrés de son soutien le plus total et lance un appel pressant à la solidarité nationale la plus large, que ce soit par rapport aux besoins immédiats, mais aussi à ceux de la reconstruction à court et moyen terme. Les besoins des planteurs de banane et de canne à sucre, des producteurs vivriers ne sont pas des moindres loin de là, que ce soit pour compenser les pertes de production, mais aussi pour redémarrer le plus rapidement possible dans de bonnes conditions.
 
Le secrétaire d’Etat aux départements d’outre mer a promis une aide aux sinistrés, notamment agricoles. Espérons que cela ne restera pas au stade des promesses. L’exemple du cyclone Gamède qui a ravagé en février dernier l’Ile de la Réunion, et dont 6 mois plus tard les paysans sinistrés attendent toujours les aides promises par l’Etat, est à ce titre plus qu’inquiétant.  
 
Le Modef dont une délégation conduite par son président national Xavier Compain doit rencontrer prochainement le Président de la République se fera le porte parole des agriculteurs sinistrés des DOM TOM. Il restera particulièrement vigilant et mobilisé.
 
Georges Reynaud, secrétaire national du Modef
04 75 45 23 62
Partager cet article
Repost0

Recherche

Archives