Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 14:29
La production de tomates provençale était jusqu’ici épargnée par la crise sanitaire majeure d’origine virale, le  « Tylcv » , venue d’Afrique et qui remontant vers le nord a ravagé ces dernières années l’Espagne et le département des Pyrénées Orientales. Ce n’est malheureusement plus le cas depuis quelques jours.
 
Le Tylcv ou « Tomato Yellow Leaf Curl Virus », maladie transmise aux pieds de tomates par un insecte, l’allerode, vient pour la première fois de toucher une exploitation des Bouches du Rhône.
 
On ne connaît pas l’origine exacte de cette première apparition en Provence. On savait jusqu’ici qu’un des facteurs d’expansion de la maladie était l’utilisation de plants de tomates espagnols contaminés, mais ce n’est absolument pas le cas de l’exploitant concerné.
 
Dès l’apparition du virus en Europe, alertés par les techniciens des groupements, les producteurs de tomates provençaux ont pris soin de se fournir exclusivement en plants français certifiés.
 
Certains chercheurs avancent l’idée que la progression de la maladie - constatée aussi bien en Europe qu’au niveau mondial - pourrait être liée aux changements climatiques rapides en cours.
 
Le virus, qui peut se transmettre par contact, se traduit par la destruction rapide des cultures de tomates, et il n’existe à ce jour aucun moyen connu de prévention, ni phytosanitaire ni biologique (lutte intégrée).
 
Dans l’état actuel des recherches, qui se poursuivent activement en France et dans le monde entier compte tenu de l’enjeu économique et alimentaire majeur que recouvre la production de tomates, les seules solutions pour tenter d’endiguer l’épizootie restent la mise en œuvre de méthodes de culture préventives, non fiables à 100%, et en cas d’apparition du virus, l’arrachage immédiat et total des cultures touchées et leur destruction par brûlage.
 
Cette dernière opération vient d’être mise en œuvre sur l’ensemble des cultures de tomates (5000 m2 au total) de l’exploitation touchée dans les Bouches du Rhône.
 
L’apparition du virus pour la première fois dans le bassin provençal a suscité une très vive émotion chez les producteurs de tomates (ces derniers représentent plus de 30% de la production nationale), qui ont organisé sur le champ une réunion afin tout à la fois d’informer sur les méthodes de prévention et d’examiner collectivement les mesures à prendre.
 
Lors de cette réunion, Daniel Roche, producteur de tomates à Berre, porte parole départemental du Modef récemment élu à la chambre d’agriculture a soumis à l’assemblée la proposition d’une indemnisation du préjudice subi suite à l’arrachage total, procédure qui n’a jamais été mise en œuvre en Roussillonnais, seul département français jusqu’ici touché et ce depuis plus de 5 ans. 
 
Selon Daniel Roche, cette mesure de bon sens permettrait « non seulement de rendre justice au producteur déjà concerné en lui permettant de passer ce cap difficile et de pérenniser son exploitation », mais elle jouerait également un rôle éminemment préventif, « dans la mesure où les producteurs se sachant indemnisables en cas d’attaque du virus joueraient beaucoup plus facilement le jeu de la transparence et de la destruction totale de leurs cultures, participant ainsi individuellement de manière active à contenir la propagation de la maladie et à empêcher qu’elle ne se transforme en désastre »
 
Si cette proposition a reçu au départ un accueil timide, bousculant un certain nombre de dogmes solidement établis au sein de la profession (« il n’y a pas d’argent public », « l’Etat se désengage, débrouillons nous», « est ce à lui d’intervenir ?»), l’enjeu de la situation et le simple bons sens ont pourtant fini à force d’argument par l’emporter sur le sentiment d’impuissance et sur les replis individualistes frileux.
 
Reste maintenant à convaincre les pouvoirs publics de jouer le jeu. Daniel Roche qui fera partie de la délégation qui sera reçue la semaine prochaine au ministère de l’agriculture, entend tout faire pour qu’il en soit ainsi.
 
Contact Daniel Roche: 06 14 89 62 19
Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche

Archives