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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 08:16

                                         HALTE AU MASSACRE DE L'AGRICULTURE

 

La situation de l’agriculture en Vaucluse est loin d’être brillante : en 10 ans, 1 910 exploitations ont disparu (soit -24%). Il en est de même pour la région Provence Alpes Côtes d’Azur.

 

Un des pans majeurs de l’économie de notre pays s’écroule car, depuis de nombreuses années maintenant, les agriculteurs vendent leurs productions bien en dessous de leur prix de revient.

 

En essayant de résister face à ce marasme récurent, travaillant 50,60 voire 70 heures par semaine, 365 jours de l’année, beaucoup abandonnent le métier aussi usés  physiquement que psychiquement. D’autres n’arrivant pas à surmonter les difficultés quotidiennes, commettent l’irréparable (2 suicides d’agriculteur par jour en France).

 

 

En effet, malgré le slogan de 2007 « Travailler plus pour gagner plus », force est de constater que dans les faits c’est un échec total. L’agriculture se retrouve laminée, comme les autres secteurs économiques français : l’industrie, le textile, la métallurgie, l’automobile,…laissant sur le carreau des milliers de chômeurs aux portes de la misère.

 

 

Vivre dignement de son travail est le b.a. Ba de la dignité humaine. Le pouvoir de l’argent, la pression financière de l’industrie agro-alimentaire et la Grande Distribution, qui commercialise 80% de la production agricole, « étranglent » les agriculteurs et « rackettent » les consommateurs, afin d’engranger  encore plus de profits. En effet, nous vivons un réel paradoxe :

 

-d’un côté l’agriculteur ne retire plus de revenus de son travail (vente à perte avec l’augmentation des intrants de 20 à 50%), de l’autre le consommateur qui n’a plus la possibilité financière d’acheter des fruits et des légumes vendus très chers !

 

-les lois du Grenelle de l’environnement prônent la diminution de l’émission de CO2 et en même temps les GMS font venir de pays lointains (parfois très lointains) des productions agricoles à des prix très bas, afin d’en tirer le plus de bénéfices financiers ! De qui se moque-t-on ?

 

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Il est vrai que des lois telles que la L.M.E (Loi de Modernisation de l’Economie) ont donné les coudées franches à la Grande Distribution. Il en est de même pour la L.M.A (Loi de Modernisation de l’Agriculture) qui, elle, a encore plus « assommé » les agriculteurs en les obligeant à contractualiser avec des engagements unilatéraux pour les producteurs (en qualité et en quantité) et rien pour la commercialisation (aucune indication de prix !).

 

Quant à la loi sur l’interdiction des semences fermières, votée en novembre dernier, elle a bafoué le droit ancestral de notre pays, à pouvoir produire les céréales pour se nourrir, livrant là aussi le commerce des semences aux grands groupes tel que Monsanto. Le diktat de ces firmes s’impose aussi de force pour la culture du maïs OGM, toujours pour des profits financiers !

 

 

 Et que dire du projet de libéralisation des droits de plantation viticoles qui, s’il n’est pas abrogé, mettra en péril un des fleurons de notre économie française !

La mise aux normes environnementales (ex : Gasoil Non Routier), phytosanitaires et les contraintes administratives imposées par la loi française occasionnent des coûts énormes pour les trésoreries déjà exsangues des exploitations agricoles.

Et malgré tous ces  efforts, leurs productions sont soumises aux cours mondiaux : c’est un véritable scandale !

 

Pour le MODEF, d’autres voies sont possibles pour assurer la pérennité de notre agriculture, l’installation de jeunes, pour maintenir notre souveraineté alimentaire et  entretenir nos paysages :

-l’application de la loi sur le coefficient multiplicateur, loi votée en février 2005 dont le décret n’est jamais paru ! Cette loi encadre la pratique de la Grande Distribution et doit être mise en place sur les productions françaises et celles importées,

-des prix planchers rémunérateurs garantis par l’Etat (sous condition de quantité déterminée : quantum),

-la mise en place de calendriers d’importation, qui permettraient une complémentarité de nos productions françaises, en cas d’insuffisance (calamités climatiques),

-l’abrogation du projet visant à supprimer les droits de plantation viticoles.

 

Grâce à ces nombreuses propositions, notre agriculture reprendrait la place qui lui est due dans l’économie et pour l’environnement de notre pays.

Mais avant tout, il faut un véritable courage politique pour changer les choses : L’avenir nous le dira !

 

Gilbert MARIGNANE

 

 

 

 

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