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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 15:45
En plein débat sur la réforme de l’OCM viticole prévue par la commission européenne, l'étude Iwsr (International Wine and Spirit Record) de 2007 réalisée pour Vinexpo vient contredire l’argument d’effondrement du marché qui justifie selon Bruxelles l’arrachage drastique de 400 000 ha de vignoble européen (12,5% des superficies communautaires), tout autant que celui d’une modification fondamentale de la demande des consommateurs mondiaux vers des vins de bas de gamme sans contenu lié au terroir. 
 
Selon cette étude, la consommation mondiale de vin va en effet connaître une certaine accélération lors des 4 prochaines années, passant de + 1,8 millions d’hectolitres par an entre 2001 et 2005 (+ 0,8% par an), à + 2,2 millions d’hectolitres par an (+1%) entre 2005 et 2010.
 
Cette accélération va être portée par une forte augmentation de la consommation au sein des grands marchés émergents (Chine, + 7% par an), (Russie, + 6% par an), par la poursuite d’une demande soutenue aux Etats-Unis (+3,7% par an), et par une augmentation plus faible mais régulière dans la plupart des grands pays consommateurs (Allemagne, Royaume Uni, Japon, Belgique, Pays bas, Roumanie, Hongrie, Brésil,…).
 
Parmi les 20 premiers pays consommateurs de vin au monde (soit 86% du marché mondial), 6 pays seulement (22% du marché mondial), devraient connaître une légère diminution de leur consommation entre 2005 et 2010, de l’ordre de -2% par an : La France, l’Espagne, l’Argentine, le Portugal, la Suisse, et l’Autriche.
 
Les Etats-Unis devraient ainsi prendre d’ici 2010 la place de premier marché mondial du vin au détriment de la France, tandis que la Chine, la Russie, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume Uni conforteront leur position parmi les 10 premiers pays consommateurs de vin au détriment de l’Espagne et l’Argentine.
 
Selon l’étude Iwsr, la demande mondiale en vin va également connaître durant la prochaine période une nette évolution qualitative avec une redistribution au sein des différents segments du marché.
 
Les ventes de vins situés dans le « haut » de la gamme en terme de prix (+ de 10 dollars la bouteille) qui étaient quasiment stables depuis le début des années 2000 (+0,25% par an) vont enregistrer une forte croissance d’ici à 2010 (+3,5% par an), tandis que les ventes de vins de milieu de gamme (5 à 10 dollars la bouteille) connaîtront un certain ralentissement (+1,8% par an contre +3,8% par an entre 2000 et 2005), tout en continuant de progresser sur un rythme plus élevé que la demande globale. Les ventes mondiales de vins plutôt situés dans le « bas » de la gamme en terme de prix (moins de 5 dollars la bouteille), les plus importantes en volume (plus de 75% de la demande mondiale), enregistreront une demande moins soutenue (+0,5% par an d’ici 2010), mais augmenteront légèrement leur progression par rapport à la période 2000-2005 qui avait connu une forte stagnation des ventes (+0,2% par an).
 
Les vins rouges qui ont pour leur part dépassé en 2005 la barre de 50% des ventes mondiales de vins tranquilles en volume, continueront leur progression au rythme de + 1,5% par an d’ici 2010 et conforteront ainsi  leur position dominante sur le marché, tandis que les vins rosés (10% du marché mondial en volume), relativement stables jusqu’ici (+0,8% par an), vont enregistrer pour leur part une progression significative (+1,3% par an). Sans pour autant diminuer en volume les vins blancs (40% du marché mondial en 2005) seront moins dynamiques, avec une quasi stagnation des ventes d’ici à 2010 (+0,55% par an).
 
Encore selon l’étude Iwsr, les échanges de vins à travers la planète, qui étaient en forte croissance depuis le début des années 2000 (+ 4,2% par an) et ont atteint près de 25% de la consommation mondiale en 2005, vont poursuivre leur progression, mais sur un rythme un peu moins soutenu (+2,8% par an d’ici 2010). La consommation mondiale de vin importé connaîtra donc une augmentation près de trois fois plus importante que celle du marché lui-même.
 
Plutôt qu’à une baisse de la demande comme l’affirme Bruxelles, c’est donc bien à une nouvelle phase d’exacerbation de la concurrence pour s’accaparer les nouveaux marchés qu’on va assister durant la prochaine période, dérégulations à la clé. En lieu et place des abandons de marchés en Europe et dans le monde et des renoncements à l’identité des vins français et européens (AOC en tête) inscrits dans le projet de réforme de l’Ocm viticole, projet qui constitue une véritable démission face aux exigences des multinationales américaines, de l’hémisphère sud, et aux diktats de l’Organisation Mondiale du Commerce, il est indispensable au contraire de défendre sans concessions nos savoirs faire, de conforter nos positions et d’en conquérir de nouvelles en portant un effort commercial et de promotion de la qualité sans précédent, et en maintenant -au même titre que les Etats-Unis et les pays émergents eux-mêmes- la priorité à la régulation aux frontières.
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